Valérie Denayer (CGSP) : “Nous avons le sentiment d’être instrumentalisés par la ministre Glatigny”
Les syndicats socialistes CGSP et SETCa-SEL et le syndicat chrétien CSC ont annoncé ce jeudi qu’ils ne se rendront pas à la “mise au vert” consacrée au tronc commun, à laquelle les a conviés ces deux prochains jours la ministre de l’Éducation, Valérie Glatigny. Invitée dans Bonjour Bruxelles ce vendredi, Valérie Denayer (CGSP) dénonce une “instrumentalisation” de la part de la ministre.
L’objectif annoncé de cette mise au vert est de faire le point avec l’ensemble des acteurs sur les réformes menées dans le secteur, dix ans après le lancement du Pacte pour un enseignement d’excellence. L’annonce de ce brainstorming avait été faite par la ministre en mars dernier, au moment où elle avait évoqué une possible mise sur pause de l’allongement du tronc commun, suscitant des remous dans le monde de l’école.
Actuellement, l’allongement du tronc commun jusqu’à la 2e secondaire reste d’actualité, mais son allongement jusqu’en 3e secondaire pourrait être revu par la ministre.
“Nous comprenons bien que derrière cette “mise au vert”, il y a une volonté d’arrêter le tronc commun et de trouver des prétextes ou des alliés au sein de la multitude de personnes conviées“, dénonce Valérie Denayer. Selon cette représentante CGSP, cette réunion est “une forme d’alibi pour valider des choses qui ont déjà été décidées”. “Nous n’avons pas envie d’être complices de cela car nous ne sommes pas d’accord avec le fait que le tronc commun puisse être arrêté“, ajoute-t-elle.
Pour la CGSP, qui de son côté plaide pour un allongement du tronc commun jusqu’en 4e secondaire, le raccourcissement de la durée de ce tronc commun ne fera que renforcer les inégalités entre les écoles et les élèves.
“Nous n’excluons aucune action si la ministre continue dans ce sens, à ne pas écouter le terrain et à foncer tête baissée pour dérouler le programme idéologique de son parti. La ministre nous dit oui, puis derrière, c’est non, nous avons vraiment le sentiment d’être un peu instrumentalisés“, conclut Valérie Denayer.
Les syndicats SLFP (libre) et Appel (CGSLB, libéral) ont de leur côté confirmé leur participation à cette réunion. Ils mettent en avant l’utilité de la concertation et l’importance d’être informés des intentions du politique.
■ Une interview de Valérie Denayer, représentante CGSP, au micro de Michel Geyer dans Bonjour Bruxelles