Vaccination des personnes à risques : des médecins dénoncent l’atteinte à la vie privée
La vaccination des personnes à risques pose des questions quant au respect de la vie privée.
Les personnes avec des comorbidités seront bientôt invitées à se faire vacciner contre le coronavirus. Pour établir la liste des bénéficiaires de la phase 1B de la vaccination, une base de données doit être constituée à partir d’informations provenant des médecins, croisées avec des données des mutuelles.
Ce système a fait l’objet d’un avis très critique de l’Autorité de protection des données (APD).
Dilemme pour les médecins
Medispring, une coopérative disant représenter 2.000 médecins, a écrit au Premier ministre Alexander De Croo, ainsi qu’au ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, aux présidents de partis et de la Chambre, pour exprimer ses inquiétudes quant au respect de la vie privée dans le cadre de cette phase de la vaccination.
Dans sa lettre publiée sur le site web du Soir, Medispring dénonce que les médecins soient placés devant un “grave dilemme”.
“Soit ils transmettent des données de leurs patients à risques via le système imposé par l’État, et ils s’exposent à des poursuites légales pour violation du secret médical ou de la protection des données, compte tenu de la légalité disputée de ce système ; soit ils ne permettent pas à leur patient à risques de profiter de ce traitement préventif qui sauvera littéralement des vies”, pointe la coopérative.
Une solution alternative sur base volontaire
Medispring plaide pour une solution alternative, permettant de respecter le secret médical, la vie privée et le consentement libre et éclairé des patients.
La coopérative propose que la prise de rendez-vous par les patients à risques se fasse sur base volontaire et prioritaire, à l’aide d’une prescription du médecin généraliste. Le patient déclarera sur l’honneur être à risques et aura une prescription médicale le jour de sa vaccination. Ces données seront ensuite supprimées.
A.V. et Belga – Photo: Belga/Jonas D’Hollander