Une vaste campagne d’affichage à Bruxelles pour exiger la libération des otages du Hamas
Ces affiches avec le mot en anglais “kidnapped” sur une bannière rouge, reprennent des photos de femmes, enfants, personnes âgées, ou travailleurs migrants pris en otage.
Cette campagne d’affichage a été soutenue par l’Union des Étudiants Juifs de Belgique (UEJB) à Bruxelles. Elle a eu lieu en appui aux demandes de libération des otages par les combattants du Hamas dans la bande de Gaza en Palestine.
Environ 1.500 affiches ont été collées au Cimetière d’Ixelles, sur le campus Solbosch de l’ULB et sur la Grand Place entre autres, selon la communication de l’UEJB.
Ces affiches avec le mot en anglais “kidnapped” sur une bannière rouge, reprennent des photos de femmes, enfants, personnes âgées, ou travailleurs migrants pris en otage.
Des dizaines d’otages
Des dizaines d’Israéliens et d’étrangers sont détenus en otages par les combattants du Hamas dans la bande de Gaza, après l’offensive surprise et meurtrière du mouvement islamiste palestinien qui a commencé samedi.
L’union demande leur libération mais fait aussi part de sa “révulsion face au silence et aux réactions indignes d’une grande partie de la classe politique, des recteurs, rectrices et professeurs d’universités“, selon le communiqué diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi. L’association appelle les élus et les corps universitaires “à agir, à dénoncer en témoignant leur soutien à la population israélienne et à exiger la libération des otages“.
Le gouvernement étudie l’option d’une évacuation des Belges coincés en Israël
Près de 200 voyageurs belges actuellement bloqués en Israël pourraient se voir offrir, dans les heures qui viennent, la possibilité d’être évacués vers la Belgique s’ils le souhaitent. Telle est l’une des mesures, encore à peaufiner, qui a été décidée lors de la réunion jeudi matin entre les représentants de la communauté juive de Belgique et plusieurs membres du gouvernement fédéral, au 6e jour de l’escalade du conflit israélo-palestinien après l’attaque terroriste du Hamas samedi.
À l’issue de la réunion, le Premier ministre Alexander De Croo a rappelé son soutien à la population juive et aux familles touchées, qualifiant d'”intolérable” l’attaque terroriste du Hamas. “C’est de la barbarie“, a-t-il soutenu. “Il n’y aura, dans notre pays, aucune tolérance par rapport à l’incitation à la haine, la violence et l’apologie de la violence“, a-t-il assuré aux côtés de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne et de la secrétaire d’État à l’Égalité des chances, Marie-Colline Leroy.
Face à la flambée de violences au Proche-Orient, la communauté juive craint une recrudescence des actes antisémites en Belgique. Depuis samedi, le niveau d’alerte a été augmenté aux abords des écoles et des lieux de culte. Un monitoring constant de la sécurité est par ailleurs effectué par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam). Il n’est toutefois pas question à ce stade que des militaires soient déployés dans la rue.
La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, a par ailleurs annoncé qu’une personne de référence sera chargée au Centre de crise National de recueillir les griefs des représentants de la communauté juive en matière de sécurité. Des personnes de contact spécifiques seront également joignables au sein des zones de police locales.
Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a pour sa part confirmé que deux personnes juives avaient été prises à partie mardi soir à Ypres (Flandre occidentale). Les auteurs ont pu être identifiés à l’aide de caméras de vidéosurveillance. “Cette affaire sera traitée en priorité“, a-t-il assuré.
Avant la rencontre, Regina Sluszny, survivante de la Shoah et coprésidente du Forum des organisations juives flamandes, avait souligné que les paroles ne suffisaient pas, qu’elle attendait des actes de la part du gouvernement. Elle s’est dite satisfaite à l’issue de la concertation. Son collègue et co-président du Forum Philippe Scharf a pour sa part exprimé son inquiétude quant à la sécurité de la communauté juive en Belgique, estimée à quelque 35.000 personnes. “Nous avons été informés que toutes les mesures nécessaires seraient prises à ce sujet“.
Philippe Markewicz, président du Consistoire Central Israélite de Belgique, s’est lui aussi montré rassuré à l’issue de l’entrevue. “Le gouvernement fera ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité des Juifs en Belgique“, a-t-il déclaré.
Belga – Photo : BX1
■ Reportage d’Anaïs Corbin et Yannick Vangansbeek