Une réunion a eu lieu entre les syndicats et la ministre de l’Intérieur concernant la sécurité des secouristes
La CSC, la CGSP et leurs homologues flamands, l’ACV et l’ACOD, ont rencontré la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) à Bruxelles ce mercredi pour demander des nouvelles mesures face aux violences subies par les pompiers et les services de secours.
Après avoir observé une minute de silence quelques heures auparavant pour rendre hommage au personnel victime de ces violences, les syndicats rencontrent la ministre de l’Intérieur. Ils entendent obtenir un “plan d’action concret” et exigent notamment un meilleur cadastre des incidents ainsi qu’une campagne pour promouvoir la tolérance zéro. Les organisations veulent aussi une politique avec un encadrement fédéral fort dans chaque zone de secours.
“On souhaite que la ministre prenne des mesures claires et on souhaite qu’il y ait une politique de tolérance zéro autour du personnel de secours, tant les pompiers que les ambulanciers. Avec de véritables actes pour entourer et enregistrer les agressions qui ont lieu“, explique Julie Happaerts, secrétaire permanente de la CSC pour le groupe pompier.
Les violences à l’encontre des services de secours seraient en nette hausse d’après les syndicats. Le SIAMU subirait notamment des guets-apens via de faux appels les sollicitant pour une urgence, qui se transforment généralement en agressions et jets de projectiles une fois arrivés sur place. “Pour nous, ce n’est pas tolérable, comment des gens qui sont censés assurer notre sécurité, se sentent eux-mêmes en insécurité ? Ils partent la peur au ventre parce qu’ils ne savent pas sur quoi ils vont tomber“, critique la secrétaire permanente.
Les syndicats dénoncent également un manque de moyens de la part du SPF Intérieur, une absence de personnes de confiance dans certaines zones de secours et des conseillers en préventions souvent venus de l’extérieur. “Aujourd’hui, les procédures au sein des zones laissent à désirer parce qu’on n’a pas le personnel formé et suffisant pour ça“, déplore encore Julie Happaerts.
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Au terme de l’entretien, les syndicats estiment que l’échange a été plutôt constructif. Pendant la réunion avec la ministre, ils ont notamment insisté sur la mise en place d’une campagne de sensibilisation, en interne, pour les corps des pompiers et en externe, pour toute la population et particulièrement les corps susceptibles de lancer le message, comme la police, les gardiens de la paix, etc. Les syndicalistes demandent également un meilleur encadrement des victimes d’agression, notamment lorsque cela ne leur permet plus d’exercer leur métier.
Les organisations syndicales ont également discuté d’une circulaire déposée par la ministre de l’Intérieur au mois de janvier, qui durcit les peines, permet un accès plus rapide au dépôt de plainte et qui propose une formation pour permettre de gérer les personnes agressives. Les syndicalistes sont plutôt sceptiques sur ce dernier point et dénoncent une acceptation de l’agressivité. “Ce n’est pas parce que ça devient inclus comme formation que ça devient normal” explique Julie Happaerts.
La ministre est toutefois d’accord avec les syndicats pour dire que les pompiers ne sont pas les seuls concernés par ces violences. Elle estime également qu’elle ne doit pas être la seule actrice du changement de cette problématique sociétale. Que différents ministres et gouverneurs doivent être sensibilisés pour adopter des réponses en groupe, explique à Belga la syndicaliste de la CSC.
Les syndicats feront part des données liées aux agressions subies par le personnel des services de secours à la ministre d’ici le 28 février. Une réunion de suivi sera ensuite organisée entre les deux parties.
Belga – Photo : Belga / Nicolas Maeterlinck