Une amende de 250 euros en cas de flagrant délit pour vol de vélo
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenbrone (Open VLD) souhaite mettre en place une perception immédiate d’une amende de 250 euros en cas de flagrant délit pour un vol de vélo dès le 1er janvier 2022. A Bruxelles, c’est un véritable fléau et certaines assurances ne souhaitent plus assurer les vélos dans la capitale.
En plus des 250 euros à perception immédiate via bancontact, un QR code ou un virement bancaire, le voleur devra rendre le vélo et payer les éventuels dégâts. L’identité du voleur sera prise par le policier et s’il s’agit d’un récidiviste, la perception immédiate ne pourra s’appliquer. Idem pour les bandes organisées. Elles continueront à faire l’objet de poursuites judiciaires.
Le but est évidemment de lutter contre le vol et cette proposition est bien accueillie par la police tout comme les associations de cyclistes. “C’est une bonne nouvelle car pour le moment, la police ne peut rien faire et doit renvoyer l’affaire en justice, explique Florine Cuignet du Gracq. Cela décourage aussi les cyclistes de déposer plainte. Cette proposition est aussi la première concrète depuis l’annonce du plan vélo fédéral.”
Cette lenteur de la justice décourage d’ailleurs les cyclistes à déclarer leur vol. On estime que seul un tiers des vols sont déclarés ce qui correspond tout de même à 30.000 PV par an. Rien qu’à Bruxelles, on a enregistré en 2019, 4391 vols soit une augmentation de 15% en un an. Si on applique la règle du tiers, cela veut dire qu’on vole 15.000 vélos par an dans la capitale.
Créer des parkings sécurisés
Pour la Région bruxelloise qui souhaite augmenter la pratique du vélo, la sécurisation est une priorité. Le stationnement sécurisé a été confié à parking.brussels pour l’installation de boxes vélos dans 17 communes. On en comptait 460 en 2020 et parking.brussles souhaite atteindre les 561 pour fin 2021. Cet objectif devrait être atteint. A cela s’ajoute des partenariats avec des particuliers ou des parkings publics comme avec la VGC à Simonis et encore les 1200 places sécurisées dans les deux parkings sous la Bourse et à De Brouckère. Et de ce côté, Pierre Vassart, le porte-parole de Parking.brussels reconnaît que les parkings ne sont pas très utilisés. “Ces parkings ont été lancés en 2019 mais les travaux du piétonnier n’étaient pas encore terminés et puis le covid est passé par là. Nous faisons actuellement une campagne de promotion à moitié prix pour les abonnements à ces parkings et nous arrivons à un taux d’occupation de 50%.”
Pour le moment, ces parkings ne sont accessibles que sur abonnement mais bientôt, il sera possible de laisser son vélo pour quelques heures comme on le fait avec sa voiture dans un parking public. Il faut toutefois mettre en place un système assez complexe qui identifie le cycliste et lui permet d’entrer avec le vélo puis de sortir sans et de revenir le chercher et repartir dessus ensuite. Seulement, pour le Gracq, ces grands parkings ne sont pas non plus la panacée car il faudrait mieux multiplier les parkings dans toute la Région plutôt que de faire des grandes entités et qu’on ne doive marcher un kilomètre pour aller chercher son vélo.
Des conseils pratiques
En attendant que des solutions se développent, on redonnera donc quelques petits conseils de prudence. Toujours attacher son vélo même pour une course de deux minutes, mettre plusieurs cadenas et surtout un solide comme un en U, bien accrocher le cadre et non uniquement la roue, retirer les accessoires comme le GPS et la batterie pour les vélos électriques et puis s’inscrire sur le site mybike.brussels. Vous recevez alors par la poste un autocollant avec un qr code permettant d’identifier votre vélo. Ce système bruxellois actuellement devrait être étendu à tout le pays prochainement.
■ Interview de Florine Cuignet du Gracq et de Pierre Vassart, porte-parole de parking.brussels par Vanessa Lhuillier