Un tableau de Magritte adjugé plus de 16 millions d’euros lors d’enchères à New York

Le tableau “Le Banquet” du peintre surréaliste belge René Magritte (1898-1967) a été vendu 18.144.000 de dollars (16,7 millions d’euros) mercredi lors d’une vente aux enchères organisée par la maison Sotheby’s à New York.

“Le Banquet”, datant de 1955, représente une forêt à travers laquelle perce un soleil rouge vif. Le tableau de 75,5 x 121 centimètres faisait partie d’une importante collection privée américaine depuis novembre 2017, a indiqué la maison de ventes.

Cette peinture à l’huile est “un exemple exquis de la capacité tout à fait singulière de René Magritte à donner forme à l’espace entre la vision et notre expérience visuelle du monde“, poursuit la description de Sotheby’s. “Réalisé avec le réalisme sobre caractéristique de Magritte, réduit à la description la plus scrupuleuse des apparences, “Le Banquet” est un chef-d’œuvre de l’image surréaliste“, ajoute la prestigieuse maison.

Thomas Bompard, vice-président de Sotheby’s France nous explique pourquoi Magritte est le plus cher des peintres surréalistes notamment avec ce tableau du Banquet. “Le tableau a été représenté seulement sept  ans auparavant. Il a fait plus de 20% par rapport au prix de 2017, c’est beaucoup. Les prix de Magritte ont complètement changés depuis la vente de l’Empire des Lumières en 2022. Pour un beau Magritte, il faut notamment un grand format, ce qui plait beaucoup aux acheteurs américains. Le Banquet avait une lumière de fin de coucher de soleil magnifique. Si vous avez une belle lumière, une contradiction inspirante, du mystère,(..) vous pouvez vous dire que vous avez un très beau tableau. Ce n’est pas un hasard aujourd’hui si Magritte est, de tous les surréalistes, celui qui est le plus disputé et celui dont les tableaux rencontrent l’audience la plus universelle.”

Deux autres œuvres de Magritte

Deux versions de “La Main heureuse” de Magritte, propriétés d’une collection européenne, ont aussi été adjugées pour plusieurs millions de dollars à New York. Ces œuvres représentent un piano encerclé dans un anneau de fiançailles.

Le premier plus petit tableau de 4,8 x 17,8 centimètres, exécuté en 1952 et estimé entre 800.000 et 1,2 million de dollars (entre 735.000 et 1,1 million d’euros), a été vendu 1.270.000 dollars (1.117.000 euros).

Le second de 50,5 x 65.2 centimètres, peint l’année suivante par l’artiste belge, était estimé entre 3,5 et 5,5 millions de dollars (entre 3,21 et 5,05 millions d’euros). Sous le maillet, il a été cédé pour 4.020.000 de dollars (3.690.802 d’euros).

Ces trois tableaux du peintre belge faisaient partie d’un lot plus large baptisé “Modern Evening”  qui comprenait une cinquantaine d’autres œuvres de grands peintres tels que Claude Monet, Mark Rothko et Pablo Picasso, entre autres.

Claude Monet pour 32 millions d’euros

L’une des toiles les plus chères, “Meules à Giverny” (1893) de Claude Monet, est partie “en huit minutes de bataille de surenchères” pour 34,8 millions de dollars (32 millions d’euros), a indiqué une porte-parole.

Et une œuvre de la Britannico-mexicaine Leonora Carrington (1917-2011) a battu un record aux enchères pour l’artiste avec “Les Distractions de Dagobert” vendue 28,5 millions de dollars (26,17 millions d’euros) à un acheteur “dans la salle après une bataille de dix minutes“.

Cela “place Carrington parmi les cinq artistes femmes les mieux cotées, devant les surréalistes hommes, Max Ernst ou Salvador Dali“, a fait valoir Sotheby’s.

Dans le contexte des guerres en Ukraine et au Proche-Orient, avec moins d’acheteurs russes sur le marché, les ventes aux enchères mondiales d’œuvres d’art ont atteint 14,9 milliards de dollars en 2023 contre 16 milliards en 2022 (-14,5%), année de sortie de la pandémie qui avait crevé tous les plafonds.

Anaïs Corbin avec Belga 

◼︎ Explications d’Anaïs Corbin dans le 12h30 avec interview de Thomas Bompard, Vice-président de Sotheby’s France.