Un site internet lancé pour aider les victimes de traite d’êtres humains et démasquer les auteurs

Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a annoncé l’ouverture d’un point de contact central dans le cadre de la lutte contre la traite et le trafic des êtres humains.

Via le site internet www.stoptraite.be, les victimes, les personnes concernées ou les témoins peuvent désormais obtenir des informations, procéder à un signalement ou prendre contact avec les centres d’aide spécialisés. La mise à disposition de ce point de contact vise, d’une part, à aider les victimes plus rapidement et de manière plus adéquate et, d’autre part, à permettre de démasquer, démanteler et traduire en justice plus rapidement les réseaux criminels impliqués dans la traite et le trafic des êtres humains.

Une quarantaine de villes et communes du pays participent à la campagne en vue de la journée internationale organisée le 30 juillet autour de cette problématique.

Selon l’indice global de l’esclavage, on estime que 23 000 personnes sont victimes d’exploitation ou d’esclavage moderne en Belgique. Cependant, la plupart de ces faits restent sous le radar. Souvent, les victimes elles-mêmes n’ont pas conscience qu’elles sont exploitées. De plus, de nombreuses victimes ne connaissent pas leurs droits ni la législation belge sur le travail. Les trafiquants d’êtres humains essaient de maintenir la situation sous silence et gardent souvent leur emprise sur les victimes, a commenté Vincent Van Quickenborne au cours d’une conférence de presse à l’Atomium, à Bruxelles.

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Il existe trois centres d’accueil spécialisés pour les victimes de la traite des êtres humains – Payoke à Anvers, PAG-ASA à Bruxelles et Sürya à Liège. “Ces centres font un excellent travail d’accueil et d’accompagnement des victimes, généralement après que les services de police les y ont orientées. Trop de victimes ne trouvent cependant pas le chemin de ceux-ci, par exemple parce qu’elles n’osent pas se rendre à la police ou ne sont pas au courant de l’existence de ces centres“, a commenté le ministre. Selon celui-ci, les travailleurs sociaux sur le terrain la création d’un point de contact depuis plus de 20 ans.

Des explications en plusieurs langues et un bouton de fuite

Le site internet www.stoptraite.be a été lancé lundi en plusieurs langues. Il contient les informations sur la traite des êtres humains, comment la reconnaître et comment contacter les centres d’aide. Signaler des faits de traite des êtres humains, que ce soit en tant que victime ou témoin, peut se faire de manière simple sans devoir d’abord faire une déclaration à la police. Les services de permanence des centres d’aide traitent les signalements et mettent également les victimes en contact avec la police et le parquet pour qu’elles fassent une déclaration, si elles le souhaitent.

Le site internet explique dans un langage clair ce qu’est la traite des êtres humains et quelles formes elle peut prendre. Une liste de contrôle permet aux victimes et aux témoins de déterminer s’il s’agit de traite des êtres humains, une situation n’étant pas aussi claire que l’autre. Pour les victimes menacées ou soumises à une surveillance stricte de la part des trafiquants, un bouton de fuite est intégré sur le site internet. En un seul clic, la page internet est quittée.

D’ici quelques mois, un numéro de téléphone central sera également disponible, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour aider et orienter les victimes. Cette tâche est actuellement assurée par les services de permanences des centres d’aide eux-mêmes, mais pas 24 heures sur 24.

Un budget structurel

Le ministre a par ailleurs indiqué que le budget des trois centres d’aide dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains était ancré structurellement dans la législation, à hauteur de 279 000 euros par centre. Auparavant, ces subventions étaient chaque année incertaine et dépendaient du bon vouloir du ministre de la Justice. Un montant supplémentaire de 50 000 euros par an est alloué à chaque centre pour renforcer le fonctionnement général et 140 000 euros sont prévus pour le recrutement de personnel supplémentaire pour assurer le travail du call center du point de contact.

Une campagne de sensibilisation comportant des annonces ciblées et la diffusion d’un message destiné aux communautés les plus vulnérables est également prévue.

Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck