Un sit-in place du Luxembourg pour dénoncer l’accord UE-Rwanda sur les minerais

Près d’une vingtaine de femmes congolaises résidant notamment en Belgique ont organisé un sit-in vendredi après-midi sur la place du Luxembourg, à Bruxelles.

L’action entendait dénoncer l’accord sur les minerais récemment conclu entre l’Union européenne et le Rwanda.

“A quand des sanctions?”

Campées face au Parlement européen dès 13h00, les manifestantes étaient décidées à faire passer leur message aux dirigeants européens, à savoir celui de “ne pas exécuter ce contrat avec le Rwanda, si l’UE ne souhaite pas contribuer aux souffrances du peuple congolais“.

À quand les sanctions contre le président rwandais Paul Kagame, qui piétine les valeurs de la démocratie et des droits humains?“, interrogeait la pancarte d’une manifestante. “Nous, femmes congolaises résidant en Belgique et dans d’autres pays de l’Union Européenne, exprimons notre profonde consternation face à la signature d’un tel contrat. Cet accord porte sur des minerais que le Rwanda ne possède pas dans son sous-sol“, ont insisté les manifestantes.

Selon elles, honorer cet accord ne ferait que fournir des fonds au Rwanda, qui pourrait ensuite les utiliser pour “soutenir ses activités criminelles dans l’est de la République démocratique du Congo” (RDC). Elles déplorent en outre que, depuis des décennies, ces crimes perdurent face au “silence complice de la communauté internationale”, malgré les nombreux rapports faisant état de violences et de massacres.

Le 19 février, un protocole d’accord de coopération a été signé entre le Rwanda et l’UE afin de favoriser le développement de chaînes de valeur “durables” pour les matières premières. L’objectif de ce plan d’investissement européen est notamment “d’améliorer la transparence, la traçabilité et les investissements” de plusieurs minerais (dont l’étain, le tantale ou encore le tungstène).

L’accord est vivement critiqué en RDC. Selon le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, ce protocole comporte le risque “d’encourager le pillage des ressources naturelles congolaises par le Rwanda“.

Belga