Un “Convoi de la liberté” vers Bruxelles les 7 et 14 février ? La police analyse la situation

Alors qu’un tel convoi de camionneurs bloque la capitale canadienne Ottawa depuis le 29 janvier dernier, une telle initiative semble prendre de l’ampleur dans toute l’Europe.

Cela fait aujourd’hui cinq jours que la capitale canadienne Ottawa est bloquée par des milliers de camionneurs. Venus de tout le Canada, ces touriers réclament la fin de l’obligation vaccinale imposée pour franchir la frontière avec les États-Unis. La manifestation s’enlise depuis lors et les revendications vont désormais au-delà de cette obligation vaccinale. Ce « Convoi de la Liberté » inspire en Europe puisqu’une telle manifestation est annoncée les 7 et 14 février à Bruxelles.

Revenons sur les origines de ce blocage au Canada. La colère est montée dès la mi-janvier chez de nombreux camionneurs canadiens suite à la décision du Canada et des États-Unis de contraindre leurs habitants à la vaccination obligatoire pour franchir les frontières de l’un et l’autre pays. Des routiers se sont réunis en un convoi qui a démarré de Vancouver, sur la côte Ouest du Canada, pour rejoindre une semaine plus tard Ottawa. Et depuis le 29 janvier dernier, des milliers de personnes et des centaines de camions bloquent le centre-ville de la capitale canadienne, où se situe le Parlement fédéral. La manifestation a même pris de l’ampleur et des milliers de citoyens canadiens ont rejoint la cause des routiers, transformant ce rassemblement en lutte contre les mesures sanitaires en cours au Canada.

Des groupes créés dès le 26 janvier

L’idée a depuis lors traversé l’Atlantique. Le 26 janvier dernier, un groupe Facebook a été créé autour de l’organisation d’un Convoi de la Liberté en France. Le lendemain, plusieurs canaux sur la messagerie cryptée Telegram ont été créés dans diverses langues pour organiser des convois routiers dans tous les pays européens.

Les rassemblements ne ciblent pas seulement les mesures sanitaires. Les demandes des manifestants vont dans tous les sens : “la fin de la loi martiale” (qui n’a jamais eu cours ces dernières années au sein de l’Union Européenne), “le droit de voyager librement” (sans contrainte sanitaire), “le droit à la liberté d’expression, le droit à chacun de faire ses propres choix sanitaires, le droit au respect de la dignité humaine et le respect de la fierté nationale et des traditions culturelles”.

Les revendications affichées sur les canaux Telegram du “Convoi européen de la Liberté” :

Manifestation Convoi de la Liberté 14 février Bruxelles

Une manifestation européenne en deux temps

Deux manifestations sont en fait programmées à Bruxelles : une le 7 février et une deuxième le 14 février. Durant la première manifestation, tous les camionneurs de chaque pays de l’Union Européenne et du Royaume-Uni sont invités à rejoindre la capitale de leur pays pour une première protestation nationale. Puis tous les convois sont invités à rejoindre Bruxelles, capitale de l’Europe, d’ici au 14 février afin de mener un blocage général près des institutions européennes, comme cela se fait à Ottawa.

Actuellement, plus de 45 000 personnes sont recensées sur les canaux Telegram du convoi belge et du convoi européen. Et plus de 120 000 membres sont inscrits sur le groupe Facebook français du Convoi de la Liberté. Il est toutefois difficile de savoir qui est derrière la création de ces groupes Facebook et autres canaux Telegram. Aucune revendication claire n’émane en tout cas d’un groupe particulier. Mais certains groupes partagent cet appel à la mobilisation, comme la page Facebook Alertes Contrôles de Police-Infos Bruxelles, qui recense plus de 150 000 suiveurs.

Sur les réseaux sociaux, la motivation des potentiels manifestants semble claire. Mais du côté de la police, on confirme qu’aucune demande officielle n’a été faite concernant une éventuelle manifestation le 7 février ou le 14 février. L’événement est toujours “en cours d’évaluation par les autorités”, nous précise-t-on du côté de la police de Bruxelles Capitale-Ixelles, qui ne fait aucun autre commentaire à ce sujet.

Grégory Ienco – Photo : D.R.

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02 février 2022 - 13h27
Modifié le 02 février 2022 - 13h27