Travaux du métro 3 : avant le métro, la STIB envisage de faire rouler des trams sur la ligne
Dans un rapport, la STIB évoque les pistes de solution pour la poursuite (ou non) des travaux du métro 3. Plusieurs pistes ont été analysées par la société de transports : la poursuite complète, l’abandon d’une partie du projet, l’arrêt total ou la mise sur pause pendant dix ans.
L’épineux dossier du métro 3 continue de faire parler de lui. Entre les retards et les coûts qui explosent, la situation s’envenime et pourrait prendre un nouveau tournant dans les prochaines semaines. En l’absence d’un gouvernement de plein exercice, le gouvernement bruxellois sortant a demandé à la STIB d’analyser les options possibles et d’en faire un rapport. Dans ce dernier, consulté par nos confrères de la RTBF, plusieurs possibilités sont évoquées.
■ Reportage de Thomas Dufrane, Loïc Bourlard et Pierre Delmée
► Notre dossier sur le métro 3
Quatre pistes principales analysées par la STIB
La première concerne la poursuite pure et simple du projet allant d’Albert (Forest) à Bordet (Evere). Pour boucler ce projet et espérer voir le métro 3 sur les rails dès 2040, il faut encore compter (au minimum) 3.6 milliards d’euros.
La deuxième option, c’est de tout mettre sur pause pendant dix ans, comme l’avait notamment évoqué le ministre en charge de Beliris, Bernard Quintin. Mais cela créerait des problèmes à court terme, puisque le métro 3 devait désaturer certaines lignes de trams (comme la 4 et la 10). Il faudrait alors envisager d’autres solutions coûteuses, comme augmenter le nombre de trams ou de bus.
► Lire aussi : Le chantier du métro 3 à nouveau repoussé : Bernard Quintin présente sa feuille de route pour Beliris
Troisième option : l’abandon total du projet. Cette fois-ci, il faudrait injecter encore 224 millions d’euros afin de compenser les pertes des entrepreneurs impactés et de garantir la sécurité et la fermeture des chantiers en cours. Cela porterait le montant total du métro 3 à 770 millions d’euros (puisque 546 millions ont déjà été dépensés). Sans compter le budget supplémentaire d’environ 383 millions d’euros pour développer une alternative au métro, à savoir améliorer le réseau de trams. Mais la STIB ne semble pas favorable à cette option. Dans son rapport, elle sous-entend qu’un métro est nécessaire, car il permet d’améliorer les fréquences et la quantité de passagers transportés.
L’abandon d’une partie du projet est la quatrième option analysée dans le rapport de la STIB. Seule la partie Albert-Gare du Nord serait conservée puisqu’elle coûte le moins cher. Cette fois-ci, c’est un problème logistique qui est soulevé par la STIB. Il n’y a actuellement aucun dépôt de trams sur cette ligne qui pourrait accueillir les rames de métros. Il faudrait alors les amener chaque matin depuis un dépôt situé ailleurs dans Bruxelles, empêchant une fréquence rapide entre les rames. De plus, en cas de souci sur la ligne, il y aurait un véritable risque de blocage total.
Une cinquième piste évoquée
Pour la STIB, une autre piste est envisageable : celle d’avancer étape par étape, en se laissant la possibilité d’arrêter entre les différentes grandes phases du projet. La première étape consisterait à finir tous les tunnels et les voies déjà prévus. Dans cette étape, il y aurait notamment le démantèlement du Palais du Midi, ainsi que la création du tunnel sous la Gare du Nord. Ensuite, la STIB ferait rouler des trams sur la ligne, au lieu d’un métro. Ce serait alors à la Région bruxelloise de décider d’aménager ou non les tunnels pour y faire rouler des métros.
► Lire aussi : Démantèlement du Palais du Midi : découvrez à quoi il devrait ressembler (Photos)
Cette option présente des différences importantes par rapport à la poursuite “normale” du métro 3. Tout d’abord, la mise en service serait repoussée à 2046 (au lieu de 2040). Ensuite, le prix serait plus élevé : 3.8 milliards d’euros, au lieu de 3.6 milliards. Cependant, cette option coûterait moins cher sur le court terme, puisqu’elle permettrait de reporter les investissements.
Classement ou démantèlement du Palais du Midi
Le gouvernement sortant a jusqu’au 1er septembre pour se décider s’il souhaite arrêter complètement le projet du métro 3, puisque le démantèlement du Palais du Midi aura lieu à ce moment-là. À noter que l’ARAU a demandé une procédure de classement du bâtiment. Si le gouvernement ne prend pas de décision d’ici le 20 août, cette demande sera “caduque de plein droit”. L’ARAU précise vouloir réintroduire une nouvelle demande de classement dès que la précédente sera considérée caduque.
► Lire aussi : “On ne va pas laisser le Palais du Midi fermé si le métro 3 ne se fait pas”
E.V. – Photo : Belga





