Traite des êtres humains : les chiffres sont en augmentation, près d’un tiers des dossiers concernent la capitale
Le nouveau rapport de Myria, le centre fédéral pour la Migration, dresse un bilan bien sombre de la traite et du trafic des êtres humains en Belgique pour 2025. Bruxelles est fortement touchée : près d’un tiers des dossiers concernent la capitale.
Le délai de réflexion de 45 jours pour les victimes dans le cadre de la procédure relative à la traite des êtres humains devrait passer à trois mois, plaide le centre fédéral migration Myria lundi dans son rapport annuel. Il juge le délai actuel parfois trop court pour leur permettre de se rétablir après des expériences traumatisantes.
Dans son rapport “Victimes : les voir, les écouter”, Myria rapporte que 346 infractions liées à la traite et 176 liées au trafic d’êtres humains ont été détectées par la police en Belgique l’an dernier. Ces chiffres sont en baisse par rapport à 2023, avec respectivement 363 et 181 infractions.
Les centres spécialisés, qui jouent un rôle crucial dans le soutien des victimes, ont par ailleurs enregistré 1.558 signalements, aboutissant à 152 nouveaux accompagnements initiés. Plusieurs de ces victimes étaient mineures.
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Dans le cadre de cet accompagnement et de la protection offerte aux victimes, le rapporteur national sur la traite des êtres humains recommande d’offrir légalement la possibilité de prolonger le délai de réflexion de 45 jours à trois mois. Ce délai permet aux victimes de récupérer et de réfléchir “en toute sérénité” avant de décider de collaborer ou non avec la justice. Mais la période actuelle est considérée trop courte. Au terme de cette période, elles ne sont pas encore prêtes à faire des déclarations complètes ou détaillées, estime Myria.
Le centre fédéral plaide également pour un renforcement de la formation et de la sensibilisation des professionnels à ces questions et sur l’importance de garantir un environnement de confiance, notamment lors des auditions des victimes vulnérables. La traite des êtres humains peut avoir des conséquences psychologiques graves et durables, qui peuvent se traduire par des symptômes psychiques ou physiques, des troubles tels que le stress post-traumatique, la dépression et la dépendance aux substances.
Belga – Photo : BX1
■ Reportage de Jamila Saidi M’Rabet, Nicolas Scheenaerts et Stéphanie Mira





