Un tiers des Bruxellois dispose d’un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté

L’Observatoire de la santé et du Social de la Région bruxelloise sort son nouveau rapport. Les chiffres de la pauvreté ne s’améliore pas ces dernières années.

Le 17 octobre est la journée mondiale de lutte contre la pauvreté. A cette occasion, l’Observatoire de la santé et du social publie sa nouvelle étude avec des indicateurs de pauvreté qui évoluent peu.

Un tiers des Bruxellois vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté. Plus d’un cinquième de la population bruxelloise de 18-64 ans perçoit une allocation d’aide sociale (RIS, GRAPA, etc.) ou un revenu de remplacement (chômage ou invalidité), et près d’un quart des enfants bruxellois de moins de 18 ans grandissent dans un ménage sans revenu du travail.

Un appauvrissement des seniors

En ce qui concerne les allocations d’aide sociale, parmi les personnes de 65 ans et plus, une sur huit doit vivre avec la Garantie de revenu aux personnes âgées (GRAPA), une proportion qui tend à augmenter au fil des années en Région bruxelloise. De plus, les inégalités sont très marquées dans la Région. À titre d’exemple, le pourcentage de personnes percevant la GRAPA parmi les 65 ans et plus varie de 4 % à Woluwe-Saint-Pierre à 28 % à Saint-Josse.

Par ailleurs, près de six pour cent de la population bruxelloise d’âge actif (soit 43 000 personnes) perçoit un revenu d’intégration sociale (RIS) ou équivalent, et ce pourcentage est plus de deux fois plus élevé parmi les jeunes adultes. Cette hausse est contrebalancée par la diminution du nombre de demandeurs d’emploi. Le taux de chômage est à présent de 17% en Région bruxelloise et pour les moins de 25 ans, il ne touche plus que 24% de la population contre 33% il y a encore deux ans. Ce changement s’explique par les radiations pratiquées suite au changement de législation fédérale.

Une liste d’attente qui s’allonge pour le logement social

Pas moins de 43 170 ménages sont inscrits sur la liste d’attente pour un logement social soit plus que le nombre de logements sociaux disponibles sur la Région. Outre le problème du coût du logement, plus d’un cinquième des Bruxellois évoquent des problèmes de qualité importants concernant leur habitation.

La plupart des indicateurs suggèrent que la proportion de personnes en situation de pauvreté est globalement plus élevée en Région bruxelloise que dans les deux autres régions du pays. Par contre, Bruxelles s’en sort mieux que les autres grandes villes wallonnes qui ont un taux de pauvreté plus important. Par contre, les inégalités sont plus grandes à Bruxelles. Cela entraîne logiquement des problèmes de santé plus important pour les Bruxellois. En effet, la différence d’espérance de vie entre les plus aisés et les plus défavorisés est d’environ 2,5 ans. Les enfants qui naissent dans un ménage sans revenu du travail présentent deux fois plus de risques d’être mort-nés ou de décéder dans la première année de vie que ceux qui naissent dans un ménage à deux revenus.

Vanessa Lhuillier/crédit: Herwig Vergult