Syndicats et patrons se retrouvent pour négocier la norme salariale

Piquet de grève - Grève nationale 13022019 - Marie-Noëlle Dinant BX1

Syndicats et employeurs vont se retrouver autour de la table lundi pour tenter une nouvelle fois de s’accorder sur la marge d’augmentation des salaires pour les années 2019 et 2020. Les négociations avaient échoué fin janvier car les syndicats refusaient de limiter la hausse possible à 0,8% (hors indexation). Depuis, le Conseil central de l’Economie (CCE) a réévalué la marge disponible à 1,1%.

Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe des Dix, ont rendez-vous lundi à 09h00 à Bruxelles. Ce sera leur deuxième face-à-face depuis la grève nationale du 13 février, après laquelle ils avaient convenu de demander au CCE de recalculer la marge disponible. Entre temps, celui-ci a rendu son rapport qui fixe cette marge à 1,1% au lieu de 0,8%, en raison des nouvelles prévisions du Bureau du Plan qui s’attend à une inflation plus faible que prévu. Une marge de 1,1%, c’est précisément la norme qui avait été fixée pour les deux années précédentes.

Les syndicats devront dire s’ils sont prêts à s’en satisfaire, avec éventuellement une série d’autres mesures pour augmenter les salaires nets. Mais ils ne sont pas partisans des avantages extra-légaux car ceux-ci sont financés au détriment de la sécurité sociale.

De leur côté, les employeurs sont soucieux de rester compétitifs par rapport aux pays voisins. Outre la norme salariale, une série d’autres dossiers seront abordés lundi, dont la répartition de l’enveloppe bien-être. La prolongation d’accords sur la prépension ou chômage avec complément d’entreprise (RCC), le relèvement du salaire minimum et la mobilité seront également au menu des discussions. Les patrons pousseront eux pour accroître la flexibilité des travailleurs. La réunion devrait se dérouler “au finish”.

La marge salariale n’est qu’un élément de l’ensemble du dossier (syndicats)

Une marge salariale à 1,1% constituerait un bon début dans les négociations sur un accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020, mais il ne s’agit que d’un élément dans l’ensemble du dossier, ont rappelé lundi matin Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, et Robert Vertenueil, président de la FGTB. Syndicats et patronat se retrouvaient lundi au siège de la FEB (Fédération des entreprises de Belgique) à Bruxelles pour négocier cet AIP. “Nous venons aujourd’hui avec un état d’esprit volontariste”, ont affirmé les responsables syndicaux.

Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe des Dix, doivent s’accorder sur la marge d’augmentation des salaires pour les années 2019 et 2020. Les négociations avaient échoué fin janvier car les syndicats refusaient de limiter la hausse possible à 0,8%. Depuis, le Conseil central de l’Économie (CCE) a réévalué la marge disponible à 1,1%.

Mario Coppens, président de la CGSLB, a indiqué lundi que ce taux constituait un minimum. Robert Vertenueil a estimé que l’avis du Conseil central de l’Économie représentait un bon départ pour la journée de négociations, mais que de nombreuses autres parties du dossier restaient aussi à négocier comme les mesures de fin de carrière, la mobilité, les conditions de travail… Les syndicats misent également sur une hausse du salaire minimum. La secrétaire générale de la FGTB, Miranda Ulens, évoque une hausse de 10% ou un minimum d’un euro l’heure.

L’issue de la réunion de lundi dépendra également des “ouvertures du patronat”, selon Marie-Hélène Ska, mais “nous venons dans une démarche volontariste”.

“L’optimisme n’a rien à faire ici. Nous sommes réalistes et volontaristes et nous espérons travailler avec des gens sérieux”, a ajouté Robert Vertenueil. Le président de la CSC, Marc Leemans, s’attend, lui, à des négociations “terriblement” difficiles.

Belga – Photo : des grévistes lors de la grève nationale du 13 février (c) Bx1