Surpopulation carcérale à Haren, traitements inhumains à Saint-Gilles, l’État belge condamné

Alors que la prison de Haren est surpeuplée, elle a été inaugurée en 2022 pour remplacer celle de Saint-Gilles, jugée insalubre. Pourtant, aujourd’hui, les détenus transférés à Haren pourraient retourner à Saint-Gilles faute de place.

“On dépasse les 500 détenus à Saint-Gilles, les 1160 à Haren, c’est une catastrophe”, déplore Laurent Lardinois, secrétaire de la CGSP. Côté personnel, le secrétaire affirme qu’il manque au moins 30 agents à Saint-Gilles et plus de 100 à Haren.

La cour d’appel de Bruxelles vient de condamner l’Etat belge pour surpopulation carcérale à Haren, et traitements inhumains et dégradants à Saint-Gilles. Elle fait notamment part de cellules sans chauffage, de problèmes d’insalubrité ou de cuisines fermées pendant plusieurs semaines.

Mais comment en est-on arrivés là? Pour Laurent Lardinois, c’est le résultat de l’ancien gouvernement, qui a mis à exécution même les petites peines, sans avoir construit de maison de détentions avec moins de détenus et plus d’accompagnement. “On a ouvert les vannes”, affirme-t-il.

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Avec cette condamnation, la Belgique doit verser 2 000 par jour et par détenu en excès de la capacité maximale de la prison de Haren, ainsi que 1 000 euros par constat de traitement dégradant à Saint-Gilles.

Si la prison de Saint-Gilles devait fermer ses portes fin 2024, cela semble compromis. Pour la ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), la population carcérale actuelle ne permet pas de fermer la prison.

■ Reportage de Lisa Saint-Ghislain, Yannick Vangansbeek et Paul Bourrières