Sortie de crise : la vaccination… et ensuite ?
La vaccination est l’une des pistes pour sortir de la crise… Mais en existe-t-il d’autres ?
Dans notre pays, la stratégie de sortie de crise est clairement basée sur la vaccination. Ainsi, les autorités investissent des sommes importantes dans des commandes de vaccins, l’aménagement de centres ou encore dans des campagnes de sensibilisation de la population. Dans ces dernières, on voit d’ailleurs des messages comme “Avec le vaccin, notre vie d’avant est à portée de main” (extrait d’une campagne de la COCOM) ou “Pour mieux respirer demain, je me vaccine” (extrait d’une campagne conjointe COCOM et Wallonie).
Mais à côté de la vaccination, existe-t-il d’autres pistes de sortie de crise ? C’était la thématique de notre séquence Question(s) de ce mercredi.
La vaccination, une première étape
De l’avis de tous les experts, et représentants des autorités, que nous avons interrogé, la vaccination reste une première étape indispensable, avant toute autre piste de sortie de crise. “C’est le seul moyen d’avoir une immunité de groupe, qui permet justement que le virus ne puisse plus avoir un impact comme il en a un aujourd’hui. Pour vraiment pouvoir ‘abandonner’ toutes les mesures mises en place, c’est le seul moyen pour pouvoir sortir de la crise“, explique Inge Neven, responsable du service d’inspection de l’Hygiène de la COCOM.
“Le tout-à-la-vaccination est prôné et justifié actuellement tant que les personnes les plus fragiles, celles qui ont plus de 55 ans et celles avec des comorbidités ne sont pas vaccinées. Il faut vraiment atteindre, dans ces tranches d’âge-là, et dans ces personnes à risque, une bonne couverture vaccinale : 60-70 voire même 80%“, ajoute Yves Coppieters, médecin épidémiologiste et professeur de santé publique (ULB), “C’est vrai que cela va conditionner la reprise des activités pour tous les autres, même si tous les autres ne sont pas vaccinés ou ne veulent pas l’être“.
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Traitements et gestes barrière
Ce n’est donc qu’à ce moment-là que d’autres pistes pourront venir s’ajouter à la vaccination, estime le spécialiste : “Alors, il faudra absolument prendre en compte les traitements, l’application des gestes barrière mais plus à tout moment comme actuellement (dans des situations plus à risque : quand je suis dans une foule, que je vais voir un match de foot, etc). Donc adapter ses comportements et ces traitements par rapport à des populations fragiles qui, elles, sont protégées”.
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Sur ce dernier point, l’infectiologue Nicolas Dauby (CHU Saint-Pierre) ajoute qu’il “y a un consensus global, au niveau de la communauté scientifique pour dire qu’effectivement la vaccination ne sera pas suffisante. Et que, pour contenir les vagues ou vaguelettes futures liées au Covid-19, il faudra combiner une stratégie de vaccination intense à des interventions non-pharmacologiques : c’est-à-dire la limitation des rassemblements, distanciation sociale, etc“.
A-t-on suffisamment investi dans ces autres pistes ?
Et au niveau politique, ces autres pistes annexes à la vaccination ont-elles été suffisamment envisagées ? “Les pouvoirs publics, à l’échelle mondiale, ont surtout investi dans la vaccination. Mais maintenant, depuis quelques mois, il y a des investissements publics forts qui se font aussi dans la recherche de thérapeutiques hospitaliers et aussi préventifs, comme des antiviraux qui agiraient sur le virus“, explique Yves Coppieters, “Il y a des développements en cours. Mais c’est vrai que ces recherches ont pris du retard par rapport à la vaccination car il y a eu moins d’investissements, ça a moins été la priorité des pouvoirs publics“.
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Sur ce point, nous avons confronté Alain Maron (Ecolo), ministre bruxellois de la Santé. Celui-ci explique qu’il n’y a pas “réellement de traitements disponibles. C’est-à-dire que si vous êtes hospitalisé pour un Covid, on essaie de vous maintenir et de faire en sorte que votre corps, par lui-même guérisse. Il y a des médicaments qui peuvent accompagner, mais il n’y a pas de réel traitement. On ne se dit pas : ‘ok, quelqu’un qui a un Covid prend tel traitement et ce médicament va l’aider à en sortir’. Il y a différentes procédures qui sont utilisées dans les hôpitaux pour aider les personnes à s’en sortir le plus vite et le mieux possible, mais il n’y a malheureusement pas de réel traitement“. Le ministre indique également qu’un travail de prévention contre les maladies est également indispensable, pour garantir la bonne santé générale.
“Il semble qu’au niveau mondial, la meilleure réponse à donner pour avoir des résultats dans des délais relativement courts, ce soit de vacciner assez massivement la population“, conclut Alain Maron.
ArBr – Photo : Belga (illustration)