Six mois après son ouverture, le centre bruxellois pour femmes sans-abri ne désemplit pas

Après six mois d’ouverture, l’association constate que ce centre de jour répond “à un besoin urgent”, selon Ariane Dierickx, directrice générale de l’ASBL l’Ilot, et ne peut accéder à toutes les demandes.

Le premier centre de jour dédié aux femmes sans-abri a ouvert ses portes dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles voici six mois. Depuis septembre, Circé ne désemplit pas et accueille chaque jour entre 80 et 100 femmes, a indiqué à Belga Ariane Dierickx, directrice générale de l’ASBL L’Îlot, qui a ouvert cette infrastructure.

L’Îlot aimerait d’ailleurs au moins doubler sa capacité. “Même comme cela, on ne répondra toujours pas à la demande alors qu’on estime qu’il y a au moins 20% de femmes dans la population sans-abri, ce qui représente environ 1.500” personnes, illustre-t-elle.

Un autre constat est sans appel : la totalité des femmes qui passent la porte du Circé sont victimes de violences. “On a l’impression d’avoir ouvert la boîte de Pandore”, confie Alice Perrot, travailleuse sociale au sein du centre. “En très peu de temps, on a eu beaucoup de témoignages de violences sexuelles.” “La violence est un fil rouge des trajectoires de vie” des femmes reçues dans le centre, abonde Ariane Dierickx. “C’est la cause principale du sans-abrisme féminin et cette violence se poursuit en rue.” Les violences sont physiques, économiques, psychologiques “et surtout sexuelles. Cela nécessite un accompagnement individuel intensif, que l’on n’est pas toujours en mesure de proposer au vu de la taille (réduite, NDLR) de notre équipe”, déplore la directrice de L’Îlot.

Le centre est ouvert cinq jours par semaine et offre la possibilité aux femmes sans-abri de prendre une douche, manger, bénéficier de permanence sociale ou encore de rencontrer une infirmière. Le Circé souhaite étendre ses services et mène une campagne de levée de fonds, notamment pour déménager dans un local plus grand, permettant notamment d’accueillir les femmes avec enfants, ce qui n’est pas possible actuellement. L’Îlot a besoin pour ce projet de 1,5 million d’euros, dont la moitié a déjà été récoltée. L’association aimerait toutefois aussi engager une nouvelle membre pour pouvoir élargir ses horaires d’ouverture, ce qui accroît le besoin financier.

Une soirée stand-up est d’ailleurs organisée le 15 mars prochain à La Tricoterie, avec les humoristes Fanny Ruwet et Lisa Delmoitiez. Les bénéfices seront reversés à l’association.

Belga