Séverine de Laveleye : “On pourra avancer sur la dépénalisation de l’avortement dès janvier 2023”
Séverine de Laveleye, députée fédérale Ecolo, était l’invitée de Fabrice Grosfilley, dans + d’Actu.
Le débat sur le droit à l’avortement est donc bien rouvert au parlement belge. D’abord sur l’opportunité d’inscrire ce droit dans la Constitution, sous la forme d’une révision de celle-ci. Ensuite par l’examen de la proposition de loi qui permet la dépénalisation et l’extension du délai pour avorter, projet stoppé à la demande du CD&V lors de la formation du gouvernement mais qui devrait revenir dès le début de l’année prochaine sur la table des parlementaires.
Sur l’inscription dans la Constitution de ce droit à l’avortement, les parlementaires de la commission de révision de la Constitution ont donc décidé de procéder à des auditions avant d’aller plus loin. Invitée de + d’Actu, l’écologiste Séverine de Laveleye, co-autrice d’une proposition de révision, ne s’est pas montrée très enthousiaste à l’idée d’incorporer d’autres thématiques comme l’euthanasie dans la discussion : “la question est ouverte. Mais le droit à l’avortement est attaqué y compris en Europe, comme par exemple en Pologne, il faut être pragmatiques et efficaces”.
Elle a par ailleurs mis l’accent sur le retour de la fameuse proposition de loi dépénalisant l’avortement, pour laquelle une majorité existe, mais qui avait faillit provoquer la sortie du CD&V des négociations pour former la majorité Vivaldi: “La ligne que nous partageons avec tous les partenaires est de ne surtout pas perdre du temps. Comme écologistes, notre priorité reste bien de changer la loi actuelle et cela doit nous mobiliser, c’est pour début 2023″.
Elle confirme ainsi les propos tenus par un membre du groupe socialiste à la Chambre : “Cette proposition va revenir. L’accord de majorité dit juste qu’on ne doit pas avancer en ordre dispersé et faire d’abord une étude. Cette étude est en cours , on attend les conclusions pour décembre 2022. Dès janvier 2023 on pourra avancer.”
Trois éléments figurent dans cette proposition de loi : la fin des sanctions possibles pour les femmes et pour les médecins qui les accompagnent, la fin du délai de réflexion (il est aujourd’hui de 6 jours) et le délai pendant lequel l’IVG est autorisé (aujourd’hui 12 semaines, la proposition de loi initiale proposait de le porter à 18 semaines). Conclusion de Séverine de Laveleye : “Le dossier n’est pas enterré”
■ Propos recueillis par Fabrice Grosfilley