Série “Bruxelles Libérée” (2/4) : La débâcle des Allemands, peu avant notre Libération

À l’occasion des 80 ans de la Libération de Bruxelles, BX1 propose une série en quatre épisodes, pour revenir sur ces journées marquantes, prémices de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Bruxelles Libérée, épisode 1 : revoir ici le premier épisode de notre série thématique

Alors que la Brigade Piron approche de Bruxelles, venue directement depuis la Normandie où la libération de la région se poursuivait, les Allemands quittent notre capitale dans la précipitation. La fin de l’occupation est proche… Dans un dernier acte de vengeance, ils mettent le feu au Palais de Justice de Bruxelles, sur la place Poelaert : nous sommes le 3 septembre 1944, à quelques heures de notre Libération.

Car, à l’époque, le Palais de Justice abrite des documents juridiques, qui pourraient devenir des preuves. Malgré tout, la véritable raison de l’incendie reste peu claire : “Cela reste un geste difficile à expliquer : cette armée est en déroute et va être défaite. Y a-t-il tellement de documents compromettants ou est-ce une volonté d’un dernier coup d’éclat ?“, s’interroge Chantal Kesteloot, historienne au CegeSoma, au sein des Archives de l’État.

Dans les rues, la population assiste médusée à l’incendie du bâtiment, qui perdra sa coupole. “Pour aller chez ma soeur, on voyait que le Palais de Justice était en feu. J’étais paniquée. Mon frère, qui était plus âgée, me disait de ne pas crier. On voyait ces flammes qui sortaient de tous les côtés, c’était quelque chose d’affreux“, relate Maria De Bel, treize ans à l’époque. Face aux flammes, la solidarité s’organise : badauds et magistrats forment une chaîne humaine pour sauver ce qui peut l’être.

Incendie du Palais de Justice | Archive CegeSoma et Cauvin

Les Allemands fuient, et abandonnent facilement Bruxelles

Tandis que les Bruxellois tentent d’éteindre l’incendie, les Allemands eux fuient la capitale par tous les moyens. “En allant voir chaussée de Louvain près de chez nous, on voyait tous les Allemands qui partaient en vélo, à pied, chargés. J’ai même vu un officier allemand, qui était à pied, vouloir monter sur un camion avec des soldats, et ils l’ont carrément repoussé“, se souvenait en 1987 Denise Croonenberghs, habitante de Saint-Josse lors de la Libération.

Les Allemands n’ont pas la volonté de défendre notre ville, ils veulent se replier sur une ligne de défense solide, sur la Meuse ou sur la frontière allemande. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, à l’Ouest cela avance très vite, mais c’est également le cas sur le front de l’Est, où les Russes enfoncent littérallement le front allemand et arrivent aux portes de Varsovie à la fin de l’été 1944“, explique Pierre Muller, historien au War Heritage Institute.

En partant en masse (seules quelques poches allemands subsisteront encore quelques heures à Bruxelles), les occupants laissent la place pour les Alliés et la Brigade Piron, aux portes de Bruxelles.

 

■ Reportage réalisé par Arnaud BrucknerBéatrice Broutout et Stéphanie Mira, avec les archives collectées par Philippe Jourdain et Philippe Preux pour la série “La vie quotidienne à Bruxelles sous l’occupation allemande” (1987 – Télé Bruxelles)