Selon une étude, les hommes isolés seront exclus du réseau d’accueil au moins jusqu’en 2024

Sans changement de politique, les hommes demandeurs de protection internationale seront systématiquement exclus du réseau d’accueil en Belgique, et ce au moins jusqu’en 2024, selon une étude publiée ce jeudi par Médecins Sans Frontières, Caritas International, le Ciré, Médecins du Monde et Vluchtelingenwerk Vlaanderen. “Cette situation ne peut plus être tolérée“, fustigent les organisations.

Début mai, 2.950 demandeurs d’asile attendaient une place dans le réseau d’accueil de Fedasil. Ces personnes sont donc contraintes de dormir en rue ou dans des squats, et de se tourner vers les associations et les services humanitaires pour une intervention médicale ou un soutien juridique.

L’étude met en évidence la supposition selon laquelle les hommes seraient moins vulnérables, principalement lorsqu’ils se retrouvent à la rue. Mais tout le monde a besoin d’un toit“, soulignent les organisations.

Depuis mars 2022, ces dernières ont constaté une explosion des demandes d’aide de personnes dépourvues de solution d’accueil. La proportion de ce type de profil est ainsi passée de 5 à 84% en un an chez Médecins Sans Frontières. L’ONG s’inquiète de la hausse des cas de troubles psychotiques, de syndromes post-traumatiques et de dépressions. Cinquante-neuf demandeurs ont aussi rapporté avoir été victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles. Un nombre qui ne constituerait que la partie émergée de l’iceberg, selon MSF.

Enfin, le rapport fait le point sur la lutte qui se déroule sur le terrain juridique. Fedasil a ainsi été condamné plus de 6.700 fois depuis fin 2021. La Cour européenne des Droits de l’Homme a elle défini plus de 1.650 mesures provisoires afin que des actions soient entreprises immédiatement.

Le système d’accueil et de protection doit être clair et consistant, avec des procédures uniformes. Les demandeurs sont en droit d’attendre un traitement objectif et dans un délai raisonnable de leur requête, sans obstacles inutiles”, plaident les organisations.

Belga – Photo : Belga / Jonas Roosens