Scission des pouvoirs régulateur et organisateur de l’enseignement : le MR se retire des discussions

Le MR a décidé de se retirer des discussions concernant la proposition de la majorité à la Fédération Wallonie-Bruxelles de scinder les pouvoirs régulateur et organisateur de l’enseignement, un projet qui nécessite la majorité des deux tiers au parlement de la FWB.

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte (PS) s’est “étonné” lundi après-midi de l’annonce du MR de se retirer des discussions sur la scission des pouvoirs régulateur et organisateur de la FWB en matière d’enseignement, un projet qui nécessite une majorité des deux tiers, et donc l’appui de l’opposition MR.

Soulignant le climat “très constructif” des discussions menées depuis juin dernier avec l’opposition, Rudy Demotte reconnaît que le transfert du personnel administratif était l’un des derniers points à trancher. Face aux critiques du MR quant au projet d’affecter 560 équivalents temps plein au futur réseau officiel, Rudy Demotte défend ce chiffre, soulignant que la réforme a pour but de renforcer, et non d’affaiblir, ce réseau. “Pour ça, il faut que cette structure dispose du personnel nécessaire, même si les transferts et les recrutements peuvent s’opérer de manière progressive”, défend le ministre-président qui entend à présent évaluer les conséquences de l’attitude du MR dans ce dossier pour l’ensemble des chantiers du Pacte d’excellence.

La scission des pouvoirs organisateur et régulateur de la FWB est l’une des pièces maitresses de la vaste refonte de la gouvernance de l’école, laquelle a fait l’objet d’un difficile compromis entre les différents acteurs dans le cadre du Pacte d’excellence. Sans scission effective des missions, certains d’entre eux pourraient remettre en cause leur appui à d’autres aspects de la réforme, compromettant alors la stabilité de tout le Pacte, lequel constitue le chantier le plus important mené cette législature en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Marie-Martine Schyns “prend acte”

Bien consciente de ce danger, la ministre de l’Éducation, Marie-Martine Schyns (cdH), a dit lundi “prendre acte” de la décision du MR d’arrêter les négociations.
Malgré cet écueil, la ministre précise lundi qu’elle déposera néanmoins le projet de texte devant le Parlement cette semaine encore, où elle a encore espoir de pouvoir sauver le projet. “Le travail parlementaire va donc débuter et le dépôt d’amendements est bien entendu possible”, fait valoir Marie-Martine Schyns. “Chacun se déterminera ensuite en temps et en heure et prendra in fine ses responsabilités”.

Au sein de la majorité, on battait fermement en brèche l’idée que la futur administration du réseau officiel constitue un quelconque “mastodonte”. Ainsi, sur les 560 ETP aujourd’hui planifiés, un peu plus de la moitié (290) d’entre eux s’occuperaient exclusivement des bâtiments scolaires du réseau officiel. “Quand on rapporte le nombre de mètres carrés qui sera géré par fonctionnaire, on constate que ce ratio est bien inférieur à ce qui se passe dans d’autres administrations comme la Régie des Bâtiments ou au SPW (service public de Wallonie)”, insiste-t-on.

Dans la majorité, certains spéculaient aussi sur le fait que l’opposition MR se contente de s’abstenir, et non de voter contre, lors du vote en plénière sur le texte, ce qui permettrait alors au projet de passer malgré tout. Interrogée sur cette hypothèse lundi, la cheffe de groupe MR au Parlement de la Fédération, Françoise Bertieaux, rappelait toutefois que le Conseil du MR a exprimé lundi matin un avis négatif envers le projet sur la table. “Donc, en l’état, nous voterons contre”, a-t-elle assuré auprès de Belga.

Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq

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12 novembre 2018 - 15h52
Modifié le 12 novembre 2018 - 17h25