Schaerbeek : le retour de Michel De Herde au collège communal crée la surprise

Michel De Herde a confirmé sa volonté de participer à d’autres réunions prochainement. Pour Sihame Haddioui, cela ne peut plus durer.

Nouveau rebondissement à Schaerbeek dans l’affaire Michel De Herde. L’échevin s’est présenté ce mardi matin à une réunion du collège, même s’il n’a plus d’attribution. Sa venue a poussé sa collègue Sihame Haddioui – qui a porté plainte contre lui pour sexisme et attentat à la pudeur – à quitter les lieux.

J’ai été prise par surprise. Je ne savais pas trop quoi faire, donc j’ai juste rangé mes affaires et je suis partie“, témoigne-t-elle.

Participer à ces réunions n’est pas interdit à Michel De Herde en vertu de la loi communale actuelle. Celui-ci n’a pas souhaité nous rencontrer, mais nous explique sa présence par écrit. “Mon médecin m’a autorisé à reprendre mes activités à mi-temps. (…) Hier, c’était le premier collège de l’année, et j’y ai participé. Dès mon entrée, madame Haddioui est partie, c’est son choix et je ne le commente pas. Pour le reste, la réunion s’est déroulée courtoisement et normalement“, explique-t-il.

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Michel De Herde avait déjà participé à un conseil de police fin décembre. La bourgmestre faisant fonction confirme que l’échevin est dans son bon droit, même s’il est désormais sans attribution communale. “Il a demandé qu’on lui retire ses compétences. Il n’a donc pas d’action directe, mais il a choisi de participer et les règles le permettent“, affirme Cécile Jodogne. Michel De Herde confirme d’ailleurs sa volonté de participer à d’autres réunions prochainement.

Pour Sihame Haddioui, cette situation ne peut plus durer. “Je ne participerai plus à un collège jusqu’à ce que j’ai la certitude que je puisse venir travailler dans un cadre ‘safe’. Le fait de partir hier s’explique pour deux raisons : émotionnellement d’abord ce n’est pas possible, et politiquement, je refuse de cautionner la présence d’un homme qui est sous le coup d’accusations“, déclare-t-elle. L’échevine appelle aujourd’hui à modifier la loi communale qui permet cette situation. Un changement qui ne peut se dérouler qu’au niveau régional.

■ Reportage d’Arnaud Bruckner, Loïc Bourlard et Stéphanie Mira