Sarah Schlitz (Ecolo) au cœur d’une polémique sur fond de publicité et d’argent public

En politique, la publicité n’est pas gratuite. La Secrétaire d’Etat à l’Égalité des chances Sarah Schlitz (Ecolo) l’a appris à ses dépens. Elle se trouve actuellement au cœur d’une polémique sur fonds d’argent public.

Tout part d’un logo personnel de la Secrétaire d’Etat écologiste qui s’est retrouvé sur des annonces d’associations recevant des subventions publiques. Or, la pratique veut dans ces cas-là qu’on utilise un logo neutre, pour éviter que des moyens publics soient détournés pour des objectifs personnels. 

Suite à ces révélations, c’est la N-VA qui est montée au créneau la première, affirmant que la Secrétaire d’Etat exigeait carrément que son logo personnel se retrouve sur ces annonces. Une faute lourde selon le parti nationaliste qui va jusqu’à demander la démission de Sarah Schlitz. Cette dernière a dénoncé ces allégations, qu’elle qualifie de “scandaleuses”, et parle plutôt de “maladresse”. Elle a d’ailleurs reconnu sa faute et présenté ses excuses. 

Suite à ces excuses, la  commission de Contrôle des Dépenses électorales de la Chambre a finalement opté pour la réprimande.

Pas suffisant pour la N-VA

Mais le parti nationaliste n’en démord pas. Le député N-VA Sander Loones a à nouveau interpellé la Secrétaire d’Etat lors de la séance plénière de la Chambre ce jeudi. Il l’accuse d’avoir menti lors de son interrogatoire en commission où elle a expliqué qu’elle n’était pas intervenue personnellement pour exiger que ces logos soient liés aux subventions. 

Pour affirmer cela, il se base sur un petit fascicule publié par le journal la Dernière Heure ce jeudi qui décrit, pour les associations bénéficiaires des subventions, comment le logo personnel de Sarah Schlitz doit apparaître. Ce fascicule représente pour la N-VA, un élément nouveau, et donc un mensonge, qui justifie l’appel à la démission de la Secrétaire d’Etat. 

Ecolo de son côté, estime que Sarah Schlitz a reconnu le problème, y compris le petit fascicule, et qu’il n’y a donc pas de mensonge. Le Premier ministre soutient également sa Secrétaire d’Etat. Il l’a affirmé devant le Parlement en insistant sur le fait qu’elle avait reconnu sa faute et s’était excusée.

Mais après la N-VA, ce sont désormais le PS et le MR qui se font entendre. Ils auraient pu voter la motion déposée en urgence par le député Sander Loones pour mettre fin à cette affaire, mais ils ont décidé d’attendre, en reportant ce vote d’une semaine. Le chef de groupe PS Ahmed Laaouej a d’ailleurs prévenu la Secrétaire d’Etat : “Si, dans les jours qui viennent, il y a le moindre élément matériel qui confirme qu’elle n’a pas dit la vérité, elle devra alors en tirer les conséquences.” On sait évidemment ce que cela signifie en politique. 

Pas une première

Ce n’est pas la première fois qu’un élu se fait rappeler à l’ordre concernant l’utilisation d’argent public pour de la publicité. C’est justement un élu de la N-VA, l’ancien ministre des Finances sous le gouvernement Michel, Johan Van Overtveldt qui avait été épinglé à l’époque après avoir fait joindre à la déclaration d’impôt un tract politique sur le tax-shift. Lui aussi avait été réprimandé par la commission des dépenses électorales et avait dû présenter des excuses.

Tout ça rappelle en tout cas que la publicité en politique n’est pas gratuite, et peut encore moins se faire avec de l’argent public. Après l’affaire des pensions à la Chambre, cette affaire met à nouveau en lumière l’importance de la transparence de la part des élus. 

Les explications de Victor de Thier dans le 12h30