La rectrice de l’ULB revient sur la polémique : “Non aux prières collectives si elles perturbent les missions d’enseignement”
Depuis lundi, l’Université Libre de Bruxelles est sous les feux des projecteurs.
Une salle de prières clandestine au sein de l’Université Libre de Bruxelles fait débat. Celle-ci serait en fonction depuis plusieurs années. En fin de journée, Annemie Schaus, en marge d’une conférence de presse, a indiqué que la diffusion de ces images n’était pas une surprise pour les autorités académiques. “On était tous au courant qu’il y avait des mouvements spontanés de prière qui ne dérangeaient pas les activités de l’ULB. Mais, depuis cet été, cela a pris de l’ampleur et l’on va devoir faire quelque chose car cela entrave (nos) activités pédagogiques”, a commenté Mme Schaus.
Pour la rectrice, l’ULB va devoir prendre certaines dispositions. “Nous avons du respect pour toutes les convictions, mais quand cela entrave les missions d’enseignement, alors là, effectivement, ce n’est plus possible”, a-t-elle ajouté. “Chacun peut prier où il le veut sans entrave. S’il le faut, il y a des mosquées autour de l’ULB où les personnes peuvent se rendre”, rappelle la rectrice.
En revanche, il n’est pas question de dédier un local spécifique pour la prière. “Dans les années 80, grâce à Hervé Hasquin (recteur à l’époque, ndlr), nous avons accueilli les premières femmes voilées à l’université, et nous en sommes fiers. Mais aucun exercice collectif de la foi ne sera toléré dans l’enceinte de l’université s’il entrave ses missions”, conclut-elle.
Plus tôt dans la journée, Annemie Schaus, rectrice, et Pierre Gurdjian, président du Conseil d’administration, avait indiqué dans un communiqué que “la liberté d’expression et d’opinion, la liberté de conscience et la liberté de religion ou de conviction y sont respectées de manière forte et engagée. Ce respect se marque notamment par la tolérance de l’Institution à l’égard des signes convictionnels ou politiques portés par les étudiantes et les étudiants, pour autant qu’ils ne soient pas attentatoires à la loi“, avaient-ils expliqué.
Cependant, “ses campus sont dédiés en priorité à l’étude et à la recherche. Les demandes d’installation de lieux de prières, de culte ou de recueillement ne sont et ne seront dès lors pas acceptées par les autorités de l’Université“, concluait le communiqué.
- Les explications de Thomas Dufrasne dans le journal de 18h00