Saint-Gilles : des sans-abri et migrants s’installent dans l’ancienne clinique Depage
80 personnes sont entrées vendredi vers 16h00 dans l’ancienne clinique Antoine Depage, située avenue Henri Jaspar à Saint-Gilles.
L’occupation vise en premier lieu à loger les sans-abri et sans-papiers laissés pour compte dans la crise sanitaire et plus largement à revendiquer le droit au logement, a fait savoir le groupe occupant les lieux. Elle est tolérée par la police tout du moins jusqu’à lundi. Les policiers sont repartis vers 18h45 ce vendredi.
L’occupation est portée par une dizaine de mouvements, parmi lesquels des collectifs de migrants, comme la Voix des Sans-Papiers (VSP) et le collectif des travailleurs sans-papiers, ainsi que par des groupes de citoyens solidaires. Ils ont baptisé le lieu “L’hospitalière”.
Une précarité qui ne cesse de s’accroître
Les premières personnes sur place disent veiller au respect des règles sanitaires. D’autres devraient rejoindre le lieu au fil des prochains jours.
“Les personnes sans-papiers sont déjà particulièrement précarisées par l’absence de droit, de reconnaissance et de statut”, souligne Mamadou, un porte-parole de VSP. “Un grand nombre d’entre elles n’ont plus pu travailler à cause du confinement. Les dizaines de milliers de personnes sans-papiers de Belgique font partie des personnes complètement oubliées de la crise sanitaire”.
Une convention avec le CPAS ?
Les autorités du CPAS de la Ville de Bruxelles, propriétaire du bâtiment, ont été contactées par la police et les occupants. Des discussions seront planifiées à compter de lundi. Les collectifs espèrent obtenir une convention avec le CPAS. La clinique a fermé il y a environ un an, après une opération de liquidation de l’ASBL en charge du fonctionnement de l’institution de soins. Comme le lieu est en bon état et adapté aux logements des personnes, la police a décidé, avec l’aval des autorités du CPAS, de tolérer l’occupation tout du moins jusqu’à lundi. (Belga)
■ Reportage de Marine Guiet, Charles Carpreau et Martin Celis