Sablon : le projet Lebeau obtient son permis d’urbanisme, des riverains vont devant le Conseil d’Etat
Situé à l’extrémité du grand Sablon, le projet Lebeau vise le redéveloppement des anciens locaux de la RTT. Le groupe Immobel en charge de ce projet s’est vu octroyer par les autorités son permis d’urbanisme ce vendredi, étape nécessaire au lancement du chantier. Une déception pour certains riverains qui désirent que l’on ne détruise pas les bâtiments existants.
Par rapport aux premières esquisses de restructuration de l’îlot formé par les rues de la Paille et Lebeau, en bas du Grand Sablon, au coeur de la capitale, la tour et l’hôtel prévus dans la partie inférieure, face à la place de la Justice, ont disparu.
Le directeur du projet, Marc Poncelet, assure que de nombreux dialogues ont eu lieu avec les acteurs locaux et que le projet a depuis considérablement évolué pour “s’inscrire plus harmonieusement dans les constructions existantes.” Il affirme que la grande majorité – plus de 75% – du bâti existant sera finalement conservée et rénovée en espaces de bureaux. Avec 64 appartements neufs, la fonction logement nécessitera une démolition réduite, soit environ 20% du site existant.
La création d’un jardin intérieur de 1.500 m² implique la démolition des parties minérales de l’intérieur d’îlot. Le programme est complété par un parking rotatif souterrain de deux étages comportant plus de 300 emplacements pour vélos, des magasins, le long de la rue Lebeau à la place d’une façade aujourd’hui aveugle, et un restaurant, précise-t-il.
Le communiqué d’Immobel cite plusieurs ex-opposants au projet initial, désormais plus en phase avec le projet validé, comme Jean-Charles Hazé, président de l’association des commerçants du Sablon en raison de “la liaison vivante”, aujourd’hui inexistante, qui se profile entre la place de la Justice et le Sablon. Idem pour la directrice de la Fondation Horta toute proche, Tron Bupur, rassurée par les mesures préventives pour la Maison Horta mais aussi par la préservation de 70% du site d’origine, la disparition de l’Hôtel et de la grande tour.
Selon Marc Poncelet, le projet mise fortement sur la circularité en réutilisant les matériaux existants. Il comporte aussi l’installation de systèmes géothermiques, de pompes à chaleur et de toitures vertes.
Pas de quoi convaincre néanmoins tous les acteurs locaux. Le groupe “Sauve Lebeau Sablon” a d’ores-et-déjà annoncé introduire un recours devant le Conseil d’État contre le projet actuel, en espérant que les promoteurs n’entreprennent pas de travaux de démolition d’ici sa décision. Ces riverains prônent en effet une simple réutilisation et réaménagements des bâtiments existants, sans démolition du bâti.
Si des divergences sont toujours présentes, le dialogue n’est pas rompu pour autant, assure Marc Poncelet. Les porteurs du projet espèrent tout de même pouvoir accueillir de nouveaux occupants dès la fin de l’année 2026 sur ce site déserté depuis 2019.
V.d.T. (avec Belga) – Photos : Story Fwd