Rue de la Loi bloquée : les citoyens demandent aux politiques de s’entendre sur la loi Climat

La mise au frigo de la loi Climat n’est pas acceptable pour celles et ceux qui la défendent dans les rues depuis plusieurs semaines. Ce mardi 26 mars, la Chambre des représentants se rassemble, un rendez-vous important pour les pro-loi Climat, qui ne comptent pas en rester là : ils organisent un blocage devant le Parlement, rue de la Loi, pour mettre la pression sur les politiques jusqu’à mardi.

L’action a été préparée discrètement entre de nombreuses associations comme Greenpeace, le CNCD et Act For Climate Justice, syndicats et acteurs de la société civile, à l’instar d’Anuna De Wever, animatrice du mouvement Youth for climate en Belgique et le réalisateur Bouli Lanners. Ils sont quelque 300 personnes à se mobiliser depuis 18H rue de la Loi pour mettre la pression sur les politiques : « Mardi sera la dernière opportunité pour que la loi Climat passe. Si on ne fait rien, on devra attendre 2024 pour espérer voir bouger les choses », explique Brieu Wathelet, porte-parole de la campagne Tam Tam, à l’origine de cette action.

Depuis le 2 décembre 2018, date de la première mobilisation citoyenne en faveur du climat, les citoyens et en particulier les jeunes, battent le pavé pour faire entendre leur message : une politique plus ambitieuse pour lutter contre le réchauffement climatique.

Bloquer la rue de la Loi pour espérer un déblocage politique

Pour concrétiser cet élan citoyen, un groupe d’universitaires (UGent, UCLouvain, Saint-Louis, UHasselt) a rédigé une proposition de « Loi Climat », clé sur porte. Parmi ses objectifs, la mise en œuvre des accords intergouvernementaux signés par la Belgique qui visent notamment à limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C et la réduction des gaz à effet de serre, mais aussi préparer le terrain pour remplir les objectifs fixés à plus long terme (augmenter la part des énergies renouvelables, rénover les bâtiments publics et privés pour réduire la consommation…). Sont compris également dans cette proposition de loi la réorganisation des compétences liées au climat – par la création d’une agence interfédérale pour le climat – ou encore une conférence interministérielle climat.

Cette proposition, déposée à la Chambre par Les Verts, les socialistes, de cdH, Défi et le PTB, prévoit que les objectifs de la loi s’imposent également aux Régions. Et c’est là que ça coince. Pour ce faire, la constitution dans son article 7bis doit être révisée. Impensable pour les libéraux qui craignent de rouvrir un débat communautaire. Cette révision de la Constitution, qui nécessite les deux tiers des voix du parlement est d’avance compromise : la N-VA, le CD&V et l’Open Vld s’y opposent.

Cette action citoyenne et du milieu associatif, qui a débuté en fin de journée, vise à renforcer la pression sur ces partis d’ici à mardi, alors qu’une commission spéciale Climat et une révision de la constitution sont à l’ordre du jour.

Marine Guiet