Ridouane Chahid : “La proposition de DéFI est une hypocrisie sans nom”

Depuis jeudi, la tension n’est pas retombée. Jonathan de Patoul, député bruxellois DéFI, avait alors déposé une ordonnance au Parlement bruxellois concernant l’abattage rituel sans étourdissement.  Cinq jours plus tard, le chef de groupe PS au Parlement bruxellois, Ridouane Chahid, ne décolère pas.

Concernant la proposition d’ordonnance de l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement déposé par DéFI, Ridouane Chahid regrette que la déclaration du gouvernement ne soit pas respectée. “C’est un contrat signé entre les partenaires de la majorité en juillet 2019 dans lequel il n’était pas prévu de discuter de ce sujet-là. Bernard Clerfayt ( ministre bruxellois de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Bien-être animal chez DéFI, ndlr.) est venu au gouvernement avec un texte, il s’est fait recaler. Maintenant on nous le dépose au parlement“. C’est DéFI, avec Groen, l’Open VLD, le Vlaams Belang et la NV-A qui vont présenter ce texte et essayer de le faire voter. “Quand on est entre partenaires de majorité et qu’on a signé un contrat qui va jusqu’en 2024, on est censé préserver la cohésion au sein de la majorité et faire en sorte que la majorité soit unie” déplore Ridouane Chahid.

Je constate aujourd’hui que la loyauté et la fiabilité d’un partenaire de majorité peut être mise en cause pour des raisons stratégiques ou peut-être parce qu’il a une nouvelle vision au sein de DéFI, on ne le sait pas, les mois et semaines à venir nous le dirons. Le président de DéFI lui-même dit que pour trouver sa place, il faut être clivant” constate le chef de groupe PS.

Concernant les divergences de positions entre le PS wallon et bruxellois, Ridouane Chahid assume qu’il y a des différences de point de vue avec les wallons et les flamands sur différents sujets comme la mobilité ou le logement. “Nous sommes une région autonome, il n’est pas anormal qu’à Bruxelles, on ait une position qui soit différente.”

Le bourgmestre d’Evere dit ne pas s’opposer directement au vote, mais plutôt prendre débat. Nous allons expliquer pourquoi on est contre, nous allons demander des auditions, nous nous positionnerons pour voir clair et nous irons très loin dans la discussion de ce débat pour démontrer que ce qui est proposé est une hypocrisie sans nom.” Le parlementaire avance une stigmatisation systématique d’une certaine partie de la population. “Venir nous dire qu’on interdit l’abattage rituel, mais nous dire qu’on va aussi acheter la viande halal et cacher, quel est l’utilité du dépôt de cette ordonnance. Ce qui est inquiétant, c’est que cette ordonnance est soutenue par la NV-A, mais surtout par le Vlaams Belang.

Les raisons de l’opposition du PS sont premièrement, la cohésion sociale au sein de la Région et ensuite, l’impact économique. “L’abattoir d’Anderlecht est un poumon économique au sein de Bruxelles. C’est au minimum 300 emplois qu’il faut pouvoir préserver, j’attends du ministre de l’Emploi qu’il soit le ministre qui créer les conditions de l’emploi et non les conditions du chômage” rétorque Ridouane Chahid qui ajoute que le PS demande de discuter du code du bien-être animal depuis le début, un texte qui n’est toujours pas là.

L’intégralité de l’interview de Ridouane Chahid

■ Anaïs Corbin / Interview réalisée par Fabrice Grosfilley

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24 janvier 2022 - 19h07
Modifié le 24 janvier 2022 - 19h07