Réquisition solidaire : des habitants se mobilisent pour éviter leur expulsion d’un bâtiment avenue Louise

Une centaine d’habitants se mobilisent pour ne pas être expulsés d’un bâtiment qu’ils occupent, avenue Louise.

Le bâtiment est imposant, au coin de l’Avenue Louise et de la rue de Livourne, juste en face de la Tour Louise : les lieux sont occupés depuis mars dernier, par la Campagne de Réquisition Solidaire. Aujourd’hui, une centaine de personnes y vivent, notamment issus de collectifs de personnes sans-logement ou mal-logées, dont la Voix des Sans-Papiers BXL et la Voix des Sans-Papiers Family. “Acheté en 2018 pour 18 millions d’euros par Caroline de Spoelberch, celui-ci est resté inoccupé depuis. Pour cette raison, nous avons investi le bâtiment“, indique la Campagne de réquisition solidaire.

Suite à l’occupation, des négociations ont été entamées, afin de trouver un accord et signer une convention d’occupation temporaire avec la propriétaire, la vicomtesse Caroline de Spoelberch“, explique la Campagne de réquisition solidaire, “Malgré des débuts encourageants, cette dernière fait maintenant marche arrière et a obtenu une ordonnance d’expulsion. Les habitant.e.s se mobilisent pour ne pas être jeté.e.s à la rue, en pleine crise sociale et sanitaire“.

Une photo prise à l’intérieur, partagée par la Plateforme de Réquisition Solidaire

Selon le communiqué de la Campagne de Réquisition Solidaire, “les propriétaires ont exprimé leur accord pour signer une convention d’occupation, en mentionnant leurs exigences. Ces dernières ayant été respectées, nous ne comprenons pas qu’ils souhaitent maintenant nous expulser“, relate Henriette, l’une des habitantes du bâtiment, qui indique que c’est fin avril que le gestionnaire du bâtiment et représentant des propriétaires a annoncé sa volonté de faire expulser les occupants du bâtiment, malgré les négociations en cours.

Pour leur défense, les habitants du bâtiment citent également un rapport de la ville de Bruxelles, qui indique notamment que le bâtiment est vide depuis 2017, et qu’une “occupation en toute sécurité est possible“, d’autant que le projet envisagé pour les lieux n’est qu’au stade de l’élaboration, sans demande de permis déposée.

Nous déplorons la volonté d’expulsion de la propriétaire et rappelons la situation critique du logement à Bruxelles. Par cette occupation, nous organisons une solution concrètement de (re)logement pour une centaine de personnes et nous dénonçons le non-respect du droit au logement pour toutes et tous à Bruxelles“, ajoute les représentants du collectif.

Une campagne de mobilisation

Face à cette situation, les habitants ont lancé ce vendredi une campagne de mobilisation, “un appel à se mobiliser avec elles et eux pendant les prochaines semaines pour éviter l’expulsion. Un site internet, stopexpulsionlouise.be, a été rendu public, ainsi qu’une vidéo expliquant la situation. Les habitants proposent également aux citoyens et associations de signer une pétition pour demander aux propriétaires de revenir sur leur position et de permettre aux personnes et familles occupantes de rester à l’abri jusqu’aux travaux“, indique la Campagne de Réquisition Solidaire.

Des rassemblements et actions sont aussi prévus, “en fonction de l’évolution de la situation“.

Trouver des places d’urgence

Interrogée à ce sujet sur notre antenne, la secrétaire d’Etat bruxelloise au Logement, Nawal Ben Hamou (PS), a indiqué que “puisqu’il s’agit d’un squat, ce n’est pas directement lié à mes compétences. Mais je ne doute pas que mon collègue Alain Maron fera le nécessaire pour trouver des places d’urgence pour toutes ces personnes qui logaient dans ce squat“.

 

ArBr – Photo : J.V. / Campagne de Réquisition Solidaire