Représentativité des femmes, bénéfices générés et image de la capitale : le cinéma bruxellois tire son bilan
Le secteur de l’audiovisuel représente une valeur ajoutée de 507 millions d’euros dans le PIB de la capitale.
L’agence régionale screen.brussels a sorti un rapport sur le cinéma bruxellois pour la période allant de 2016 à 2024. Cette agence finance des productions effectuant tout ou une partie de leurs dépenses audiovisuelles à Bruxelles.
Dans ce rapport, il ressort que les demandes d’investissement restent élevées. L’agence doit sélectionner les productions qui seront financées. Moins d’un projet soumis sur deux (45%) finit par être sélectionné.
Concrètement, depuis 2016, screen.brussels a reçu 617 projets et en a soutenu 293. Différents formats sont représentés, allant du long métrage à la série télévisée, en passant par le podcast et les projets d’animation.
Depuis 2016, 122 longs métrages, 60 documentaires, 51 séries télévisées, 33 projets d’animation, 17 séries digitales, trois collections de courts métrages, six formats spéciaux et un podcast ont été financés par screen.brussels.
Les longs métrages sont donc les principaux bénéficiaires. Une tendance qui se confirme encore cette année, avec douze longs métrages contre six documentaires, cinq projets d’animation et quatre séries. Le budget total a donc été divisé entre ces projets : 48% du budget a été alloué pour les longs métrages, 28% pour l’animation, 19% pour les séries et 5% pour les documentaires.
La représentativité des femmes
Les femmes restent encore peu représentées dans le secteur audiovisuel à Bruxelles. Depuis 2016, ce sont 117 réalisatrices et 109 productrices qui ont été financées par screen.brussels, contre 365 réalisateurs et 184 producteurs. Seule une personne non-binaire, réalisateurice, a été recensée dans le rapport de l’agence.
Les Bruxellois et Bruxelloises sont fortement représentés dans les projets. En effet, 60% des projets soutenus comptent un Bruxellois à la réalisation et 80% à la production.
9,50€ perçu pour 1€ dépensé
Cette année, l’agence régionale a investi trois millions d’euros dans les différents projets. Le retour sur investissement a été “exceptionnel“, selon screen.brussels, avec 34,122 millions d’euros.
Depuis 2016, screen.brussels a investi 27,9 millions d’euros, qui ont généré plus de 264 millions d’euros de dépenses audiovisuelles directes. Cela représente, en moyenne, un rapport de 9,50€ de retour pour chaque euro investi.
Redorer l’image de Bruxelles
Le cinéma bruxellois n’a pas que des retombées économiques directes. Il permet également à d’autres secteurs de bénéficier d’un coup de pouce. L’image donnée de Bruxelles dans certaines productions permet d’attirer des touristes sur les lieux de tournage. En 2024, la capitale a été un décor essentiel dans 13 des 27 projets soutenus. Le secteur de l’Horeca est l’un des principaux bénéficiaires de ces retombées médiatiques.
Plusieurs productions ont brillé sur la scène mondiale. Cela concerne, par exemple, TKT de Solange Cicurel. Ce film a d’ailleurs dépassé les 50.000 entrées en salle en Belgique, devenant le premier film francophone en 2024 du pays.
D’autres productions ont aussi brillé à l’international, comme La Nuit se traîne ou BXL.
Ce rayonnement mondial s’explique notamment par les thématiques abordées dans les productions bruxelloises, permettant un impact sociétal important. Ces thématiques concernent, par exemple, le harcèlement scolaire, la radicalisation ou les problématiques LGBTQIA+. Cet impact mondial devrait perdurer : “Les séries Pandore, Roomies ou 1985 marquent durablement l’imaginaire collectif“, estime screen.brussels.
Au service de Bruxelles
Depuis 2016, 241 entreprises ont été créées ou relocalisées à Bruxelles dans le domaine de l’audiovisuel. Au total, ce secteur représente environ 13.000 personnes et 2.800 entreprises. “En tout, ces personnes et sociétés contribuent à l’économie de la Région de Bruxelles-Capitale, en générant plus de 850.000.000 € par an de valeur ajoutée nette. Le secteur audiovisuel se positionne ainsi comme le premier contributeur (26%) de la valeur ajoutée des industries créatives et culturelles de la Région“, indique screen.brussels. Cela représente une valeur ajoutée nette de 507 millions d’euros dans le PIB bruxellois.
◼︎ Reportage de Lisa Saint-Ghislain, Gauthier Flahaut et Djôp Medou Mvondo
Emilie Vanhemelen