Un Repair Café sensibilise les députés à l’obsolescence programmée

Jeter ? Pas question! Réparons ensemble!“, le slogan de l’asbl Repair Together en dit long sur ce concept qui existe déjà depuis plusieurs années déjà. Des événements organisés un peu partout en Wallonie et à Bruxelles dans des cafés permettent à quiconque de redonner vie à ses objets cassés. Ce jeudi, c’est un Repair Café qui se déplace dans l’enceinte du parlement fédéral pour sensibiliser les députés à l’obsolescence programmée.

Mais qu’est-ce que l’obsolescence programmée ? Cette technique dont sont soupçonnés les industriels consiste à limiter sciemment la durée de vie de certains appareils pour inciter à la consommation. A ce jour, seule la France l’interdit. En Belgique, la commission Economie de la Chambre planche sur un cadre légal visant à lutter contre cette pratique.

Ce jeudi, “les députés et les citoyens sont invités à apporter des objets, appareils, ordinateurs ou textiles à réparer avec la dizaine de volontaires qui seront présents“, indique l’ASBL Action et Recherche culturelles, à l’initiative du Repair café. “Nous voulons sensibiliser les élus au fait que le combat contre l’obsolescence programmée est porté depuis longtemps par des citoyens, qu’ils ont des choses à apporter aux débats et qu’ils attendent avec impatience qu’une loi émane des discussions menées“, affirme l’ASBL.

Des discussions débutent fin février

Soupçonnée d’être appliquée aux appareils électriques, ordinateurs, imprimantes ou smartphones, l’obsolescence programmée est difficile à démontrer, mais n’en est pas moins contestée.

Pour le responsable de la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale à l’UCL, Axel Gosseries, elle pose trois problèmes. “Il y a d’abord le sabotage et la tromperie qui résident dans une réduction délibérée et cachée de la durée de vie d’un produit. Placer un compteur qui bloque une imprimante après un certain nombre de cycles à l’insu de l’acheteur en est l’exemple typique. On appauvrit le consommateur au profit de l’actionnaire“, commente-t-il. “Ensuite et surtout, on engendre un gaspillage des ressources non-renouvelables dont l’extraction est souvent très polluante et on contribue à accroitre la production de déchets“.

Pour lutter contre cette pratique, trois propositions de loi – portées par le cdH, Ecolo et le PS, dans l’opposition – sont actuellement sur la table de la commission Economie de la Chambre. Mais le MR tient à apporter sa pierre à l’édifice; le parti de la majorité devrait également déposer un texte.

A ce stade, les débats ne sont guère avancés. Les discussions sur le fond doivent débuter fin février et aborder, entre autres, la prolongation des garanties légales, l’obligation de mentionner la durée de vie et le caractère réparable ou non des produits, ou encore la diminution de la TVA et des cotisations sociales pour les secteurs de la réparation.

Avec Belga

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08 février 2018 - 12h07
Modifié le 08 février 2018 - 12h07