Réformer la loi drogue pour son centième anniversaire
Ce 24 février, on a fêté les 100 ans de la loi drogue qui pénalise la consommation de drogue dures comme la cocaïne ou l’héroïne. Le but était de faire disparaître la consommation mais un siècle plus tard, la consommation a même tendance à augmenter.
Une cinquantaine d’associations qui travaillent dans la prévention et les soins de santé se sont associées pour sensibiliser les politiques et rouvrir le débat avec la campagne unhappybirthday.be. Pour ces professionnels, après 100 ans, il est temps de faire une évaluation. Le trafic de drogue n’a pas diminué au contraire. Entre 2013 et 2020, les saisies de cocaïne dans le port d’Anvers a été multiplié par 14. Au niveau de la consommation, les chiffres aussi sont à la hausse ces dernières années. En 2001, 10,7% des 15-65 ans disaient avoir une fois dans leur vie consommé du cannabis. En 2020, ils sont 22,6%.
Si cette loi n’atteint pas ses objectifs, elle devrait être réformée pour les associations qui demandent une dépénalisation de la consommation. Cela permettrait aux consommateurs qui ont besoin d’aide ou qui sont dans une dépendance d’accéder plus facilement aux structures leur permettant de décrocher.
Un exemple: le Portugal
Le Portugal a dépénalisé la consommation depuis 2001 et les résultats sont plutôt encourageants. Les overdoses mortelles ont diminué et les infections par des maladies transmissibles comme le HIV sont aussi en diminution. Le nombre de consommateur n’a par contre pas explosé.
Les professionnels du secteur demandent un débat serein basé sur des éléments scientifiques pour sortir de cette logique. Ils voudraient également une réforme qui permettrait la création de salle de consommation afin d’améliorer les conditions des toxicomanes et de les aider s’ils souhaitent arrêter.
■ Interview de Bruno Valkeneers, porte-parole de la campagne Unhappy birthday par Vanessa Lhuillier
Photo: Belga/Lieven Van Assche