Rassemblement à Bruxelles contre les “dysfonctionnements” de l’Aide à la jeunesse
En ligne de mire, les placements hâtifs quand ceux-ci devraient être “l’ultime recours”, considèrent les organisateurs.
À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, un rassemblement a eu lieu mercredi dès 14h00 à Bruxelles, sur la place Poelaert, pour appeler à la fin des “dysfonctionnements systémiques” de l’Aide à la jeunesse.
“L’intérêt supérieur de l’enfant: vraiment?”, interrogeait la banderole des organisateurs, parmi lesquels le Syndicat des immenses, le collectif “Paroles & Justice”, l’ASBL Yemaya ou encore l’association “Parents enfants – l’amour familial”. Les faits sont “alarmants”, affirment les collectifs. “Enquêtes bâclées, jugements hâtifs, présomption de culpabilité du parent, maltraitances, sévices émotionnels et abus de pouvoir divers, volonté de ‘punir’ le parent […] Les violences sont multiples et se produisent souvent sur fond d’une collusion entre professionnels rarement inquiétés”, dénoncent-ils.
Des violences qui redoublent d’intensité pour les femmes issues de l’immigration, selon eux. Sans discréditer la nécessité de placer l’enfant dans les cas de maltraitances ou violences intrafamiliales évidentes, ils estiment toutefois que la séparation entre l’enfant et le parent doit être l’ultime recours, et non pas “une mesure préventive, une solution de facilité, ni se baser sur des motifs mineurs ou des préjugés”. Sans quoi, ces placements – parfois le fruit d’erreurs judiciaires – peuvent engendrer des “blessures profondes pour l’enfant et laisser des traces indélébiles dans son développement psychologique”. “Sous prétexte qu’elles sont clairement justifiées dans les situations extrêmes, les interventions de l’État – au nom de ‘l’intérêt supérieur de l’enfant’ – font trop souvent plus de mal que de bien”, insistent les associations et collectifs.
Si ces défaillances institutionnelles s’expliquent selon eux par manque de moyens financiers, il s’agit également d’un “état d’esprit, d’une machine institutionnelle qui – une fois en marche, est quasi impossible à arrêter”. Ils exigent notamment une “refonte du système”, un audit indépendant, un suivi statistique et une harmonisation interrégionale.
Belga