Rachid Madrane sur les différentes législations autour de l’abattage rituel
Rachid Madrane, Président du Parlement bruxellois (PS) revient sur l’abattage rituel et son enjeu économique. Il était l’invité de +d’Actu sur BX1.
Le Président du Parlement rappelle que le Parti socialiste bruxellois est contre l’interdiction de l’abattage rituel. Rachid Madrane se réjouit, que les différents partenaires se sont mis d’accord en commission pour auditionner un ensemble d’experts. “Mi-mai jusqu’à début juin, il y aura des auditions avec des représentants du culte, des représentants de structure qui défendent les animaux, avec des vétérinaires, avec des bouchers… Et cela permettra d’avoir une photographie de la situation. Parce que soyons honnête, dans les partis, mais aussi dans la population, c’est clivé“.
Ce clivage se retrouve dans les deux pétitions en ligne qui circulent depuis quelques jours. L’une soutenue par le Collectif Citoyen pour la Liberté de Culte et l’autre par Gaia qui a récolté plus de 70.000 signatures pour interdire l’abattage sans étourdissement.
► À voir également : Pour ou contre l’interdiction de l’abattage sans étourdissement ? Deux pétitions circulent
Des législations différentes pour des raisons économiques
“La cour de justice européenne a décidé dans un arrêt que l’abattage sans étourdissement ne viole pas la liberté de culte, mais elle laisse la possibilité à chaque État de légiférer ou non. Ce qui fait que, par exemple, la France, l’Allemagne, la Hollande n’ont pas légiféré. À l’inverse, la Wallonie, la Flandre ont légiféré“.
Une position tenue par le PS en Wallonie et son contraire à Bruxelles. Ce désaccord ne pose pas de problème à Rachid Madrane, car c’est une question d’économie. “En 2017, la Région Bruxelloise a adopté une ordonnance qui interdit le gavage des animaux, ça se passe à Bruxelles, c’est adopté à Bruxelles, ça n’est pas adopté en Wallonie et ça n’est pas d’application en Flandre“. Et la raison, si ce n’est pas adopté en Wallonie, c’est parce qu’il existe encore des producteurs de foie gras.
Ces différentes législations ont un objectif économique. Le Président du Parlement explique qu’en interdisant l’abattage rituel à Bruxelles, il y aura de lourdes conséquences. “Ce sont des éléments économiques à Bruxelles qui font que dans les abattoirs, on a de l’emploi et quelque part, il faut aussi réfléchir aux conséquences. Roubaix, à la frontière, vient de construire un abattoir flambant neuf, vous imaginez très bien que demain on continuera d’avoir de la viande halah à Bruxelles sauf qu’elle ne viendra plus de Bruxelles, elle viendra de Roubaix ou de Pologne. Il faut réfléchir à ses enjeux économiques qui sont très importants pour notre région“.
► Retrouvez l’intégralité de l’interview de Rachid Madrane
■ Camille Paillaud / Une interview réalisée par Fabrice Grosfilley