Qui sont les manifestants contre les mesures sanitaires ? “Un mouvement très hétéroclite”

Olivier Klein, sociologue à l’Université Libre de Bruxelles, analyse le profil de celles et ceux qui se sont réunis ce dimanche à Bruxelles pour manifester contre les mesures sanitaires contre le Covid-19.

50 000 personnes selon la police, 500 000 selon les organisateurs : les rues de la capitale étaient en tout cas noires de monde ce dimanche à l’occasion de la manifestation européenne contre les mesures sanitaires. Une manifestation qui réunissait de nombreux Belges, mais également des contestataires venus de toute l’Europe.

De nombreux mouvements ont rejoint cette manifestation, dont des groupes proches de l’extrême-droite. Une réunion qui confirme la difficulté de précisément analyser la composition de cette manifestation : “On retrouve des profils très diversifiés”, indique Olivier Klein, psychologue à l’ULB. “Il y a plusieurs groupes. On a des gens à l’extrême-droite, on a aussi une minorité avec des gens qui prônent un mode de vie plus proche de la nature et un refuse de la technologie”.

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Ces manifestants ont évidemment un point commun : “Le facteur qui peut unifier tous ces gens, c’est le sentiment qu’ils ne se sentent plus pris en compte ou suffisamment reconnus par les autorités”. Mais il est difficile de dialoguer avec un tel mouvement hétéroclite : “Il n’y a pas de relais clair, de représentant intermédiaire qui pourrait dialoguer avec le gouvernement. Il n’y a pas de porte-parole très clair, en raison du caractère très hétéroclite de ce mouvement. Beaucoup de ces membres rejettent les institutions”.

Selon Olivier Klein, un défi s’annonce pour dialoguer avec ces personnes : “Trouver des espaces au sein de notre système politique pour pouvoir dialoguer avec ces personnes nombreuses et prendre en compte leurs préoccupations, sans qu’elles aient le sentiment que les décisions viennent toujours d’en haut sans possibilité de concertation ou de débat”.

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Gr.I. – Photo : Belga/Hatim Kaghat

■ Analyse d’Oliver Klein, psychologue à l’ULB, dans Le 12h30.