“Quelque chose d’assez inédit”: des riverains devant le Conseil d’État pour soutenir un grand projet immobilier
Des riverains vont à la rescousse d’un grand projet immobilier. Cette mobilisation, plutôt rare, se passe au Sablon. Des habitants qui étaient initialement opposés au projet de réaménagement de l’ancien bâtiment Belgacom soutiennent désormais la version actuelle du projet et vont jusqu’à saisir le Conseil d’État.
Georges Van Cauwenberghs, antiquaire, vit et travaille juste en face du complexe depuis une dizaine d’années. Au départ, il était diamétralement opposé au projet Lebeau. Après plusieurs modifications, la version remaniée lui convient désormais. “Dans l’état actuel des choses, c’est, pour moi, tout à fait acceptable“, se réjouit-il.
Le promoteur immobilier, Immobel, a d’ailleurs obtenu un permis d’urbanisme en janvier dernier, signant le début des travaux. Dans la foulée, Inter-environnement Bruxelles et d’autres habitants ont introduit deux recours devant le Conseil d’État, pour faire annuler cette décision. “Nous, on se range du côté de la Région. On dit non, désolé, mais pour nous ce projet, il est important pour la vie du quartier. Cela va aussi amener beaucoup de logement. Nous, on est très content. On se dit qu’on était contre, mais maintenant, il faut savoir être pour aussi“, justifie Georges Van Cauwenberghs.
Résultat, l’antiquaire et d’autres riverains décident, eux aussi, de porter le dossier devant le Conseil d’État. L’objectif de la démarche, qui est assez rare, est de soutenir la nouvelle version du projet. “C’est quelque chose d’assez inédit“, réagit l’avocat des riverains, Charles Poncelet. “À ma connaissance, ce n’est jamais arrivé. Ça témoigne du fait qu’effectivement, pour les riverains en question, il y a un véritable intérêt à voir le quartier ne pas plonger dans un immobilisme, voir une nouvelle dynamique intervenir avec ce projet“, complète l’avocat.
Reste à noter qu’une pétition contre le projet circule depuis ses débuts, en 2019. Elle a récolté plus de 5500 signatures.
■ Reportage de Mael Arnoldussen et Charles Carpreau