Audi Brussels : “Peu d’informations concrètes” à l’issue du conseil d’entreprise, déplorent les syndicats

Le conseil d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu jeudi chez Audi Bruxelles n’a pas permis de lever les incertitudes qui pèsent sur l’avenir du site. Les syndicats, qui se sont réunis à l’issue de la rencontre, ont déploré le manque de précisions et de réponses concrètes de la part de la direction.

“Les réponses apportées ont été très superficielles. Nous n’avons pas eu les explications détaillées que nous étions en droit d’attendre”, a déploré Grégory Dascotte, secrétaire permanent à la FGTB Metal. Si la direction a évoqué les difficultés logistiques rencontrées par l’usine, elle n’a fourni aucun élément chiffré pour étayer ses propos, selon le camp syndical.

Concernant l’avenir du site, les syndicats ont rappelé qu’il était encore “beaucoup trop tôt” pour se prononcer sur une fermeture ou un plan social, la procédure d’information et de consultation des travailleurs (phase 1 de la Loi Renault) étant toujours en cours. “Tant que la direction n’a pas annoncé clairement la fermeture de l’usine, nous gardons espoir”, a indiqué Ludovic Pineur, délégué syndical CNE. La question des conditions de licenciement, qui pourraient intervenir dès le mois d’octobre, n’a pas pu être abordée à ce stade.

La direction a confirmé la tenue d’une assemblée générale du personnel demain/vendredi, non pas sur le site de Forest, mais à Forest National. Une décision qui passe mal auprès des employés: “L’usine à Forest est capable d’accueillir ses 3.000 travailleurs. Pour nombre de travailleurs, ce choix n’est qu’un prétexte pour justifier des mesures de sécurité renforcées et des fouilles à l’entrée”, a souligné un délégué. Les syndicats, qui s’attendent à une faible participation, espèrent que la direction apportera davantage de précisions à cette occasion.

Un nouveau conseil d’entreprise extraordinaire est d’ores et déjà programmé le 3 septembre prochain.

Le 9 juillet dernier, Audi a annoncé son intention de restructurer son usine bruxelloise, menaçant potentiellement 1.500 emplois dès le mois d’octobre prochain, et plus de 1.100 autres l’année suivante. Les derniers licenciements pourraient intervenir fin 2025.

Le constructeur automobile a toutefois précisé qu’il ne s’agissait que d’une intention et qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise concernant l’usine, qui emploie environ 3.000 personnes. Plusieurs options sont envisagées, comme l’arrivée d’un nouveau modèle, la production de pièces détachées pour d’autres usines du groupe, voire l’arrivée d’investisseurs extérieurs. Le cas échéant, la fermeture du site n’est pas exclue.

L’usine est à l’arrêt depuis plusieurs semaines, une situation due non seulement aux congés collectifs, mais également à une demande insuffisante pour la Q8 e-tron, le SUV électrique qui y est produit.

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Belga – Photo : Belga