“Prudemment optimiste” : la pression terroriste et radicale diminue dans les prisons
La pression terroriste et radicale reflue petit à petit, selon la conclusion “prudemment optimiste” d’un rapport sur la lutte contre la radicalisation dans les prisons belges, par le chercheur à l’Institut Egmont Thomas Renard, cité dans Le Soir jeudi. La pression djihadiste derrière ces murs semble diminuer partout.
Il y avait à la fin du mois de mai 165 détenus liés au terrorisme et à la radicalisation dans nos prisons, selon les critères de la Direction générale des établissements pénitentiaires (DG EPI). Soit 1,7 % de l’ensemble des prisonniers, suivis au travers de la Cellule extrémisme (ou CelEx). L’immense majorité pour des accointances avec l’idéologie islamiste radicale, à l’exception de 5 détenus classés à l’extrême droite.
Premier élément qui explique la moindre influence des détenus radicaux derrière les barreaux : ils sont moins nombreux alors que la liste CelEx comptait ainsi près de 250 noms début 2018. Ces individus sortent en effet progressivement de prison alors que 50 % d’entre eux ont été condamnés à des peines inférieures à 10 ans. Plus de 370 détenus radicaux sont sortis des prisons belges depuis 2012, selon les chiffres collectés par Thomas Renard. Soixante autres sont éligibles à la sortie d’ici fin 2021.
“Ce déclin naturel s’ajoute à un narratif djihadiste moins attractif pour les détenus influençables dans l’ère post-califat, et moins de recruteurs proactifs dans les prisons par rapport aux années précédentes”, écrit le chercheur.
Depuis la crise djihadiste de 2013-2015, la stratégie belge mise aussi sur la dispersion. Les radicaux sont éparpillés à travers tous les pénitenciers du Royaume de sorte que le nombre de “CelEx” ne dépasse pas 6 % par prison. Exception à ce principe, la création en 2016 des cellules Deradex pour y isoler les recruteurs et prédicateurs de haine les plus endurcis.
Autre motif “d’optimisme modéré”, l’après-prison est aujourd’hui mieux encadré qu’à la naissance du califat de Daesh. Les communautés flamande et francophone ont mis en place des cellules d’accompagnement pour les ex-détenus pour terrorisme, sur la base du volontariat.
Avec Belga – Photo : illustration Belga/Kristof Van Accom