Prostitution interdite à Bruxelles : “les travailleurs et travailleuses du sexe sont désespérés”
La prostitution de rue et dans des établissements “dédiés ou non à cette activité” tombe sous le coup de l’interdiction de rassemblement édictée au moins jusqu’au 19 novembre en Région bruxelloise pour lutter contre la propagation du coronavirus, selon un arrêté du ministre-président Rudi Vervoort publié lundi au Moniteur.
Pour nombre de travailleuses et travailleurs du sexe déjà durement frappés par le premier confinement, c’est l’inquiétude. Le risque selon l’association Utsopi, c’est de pousser certains et certaines à travailler dans la clandestinité sans aucune protection.
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La décision des autorités bruxelloises entre dans le cadre des mesures complémentaires à celles arrêtées par le ministre de l’Intérieur afin de limiter la propagation du coronavirus, et qui ont déjà fait l’objet d’une communication samedi du gouvernement bruxellois. La Ville de Bruxelles avait déjà pris une interdiction de prostitution le 28 septembre, pour une durée indéterminée, mais le Conseil d’Etat l’avait suspendue le 9 octobre au motif qu’elle ne relevait pas des compétences d’une autorité locale.
Selon les termes de ce nouvel arrêté, l’interdiction a été prise en considérant “que le virus COVID-19 peut également se transmettre par voie de contact ; que l’activité de prostitution nécessite par nature des contacts physiques étroits, rapprochés et répétés avec des personnes successives différentes lors desquels le respect des gestes barrière est mis à mal ; qu’une telle activité est à grand risque dans le cadre d’une pandémie.”
Avec Belga
►Reportage de Thomas Dufrane