Promotion Rima Hassan à l’ULB : des étudiants de la faculté de droit dénoncent “une vague de menaces et d’intimidations”
La polémique enfle depuis plusieurs jours, suite à l’annonce du choix du nom de l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, pour nommer la promotion 2024-2025 de la faculté de droit et criminologie. Mais au-delà des désaccords et des débats légitimes, les étudiants dénoncent des “attaques” inacceptables.
Dans un communiqué, le Bureau des étudiant·e·s Administrauteur·rice·s (BEA), le Bureau étudiant de Droit (BEDroit), du Cercle de Droit (CD) et le Cercle du Libre Examen (LIBREX) dénoncent “une vague de menaces, d’intimidations, de harcèlement et d’acharnement, émanant notamment de milieux politiques et des réseaux sociaux. Ces attaques, souvent orchestrées, visent à délégitimer leur choix et à intimider la communauté étudiante.” Les auteurs condamnent une “campagne de dénigrement“, à laquelle participent, disent ils des membres ou d’anciens membres de la communauté universitaire et apportent tout leur soutien aux étudiants de la promotion 2024-2025.
■ Reportage de Michel Geyer, Yannick Vangansbeek et Corinne De Beul
Ceux-ci publient une lettre ouverte pour défendre leur choix et dénoncer eux aussi les attaques dont ils sont victimes. Ils rappellent que le choix de Rima Hassan pour nommer leur promotion est issu d’une procédure démocratique. “Mais ce résultat a surtout provoqué un déferlement de protestations aussi hostiles que haineuses, confisquant notre parole et avançant des accusations allant de l’islamisme politique au soutien du terrorisme. Ces propos, tant par leur violence que par leur tromperie, sont injustifiables.” Et de rappeler que “notre Alma Mater est riche d’une tradition militante et d’une pratique juridique qui s’est distinguée lors de tournants historiques. Le libre examen n’est pas neutre, c’est un idéal d’action et d’engagement contre les oppressions et les dominations.”
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“Ca va saigner”
Les auteurs et autrices dénoncent des pressions exercées sur les étudiants concernés. “Depuis plusieurs jours, de nombreuses menaces et intimidations (“ça va saigner”) circulent sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à appeler au fichage des étudiant.e.s ayant voté pour le nom de Rima, et à manifester contre ce choix. Certain.e.s incitant à la discrimination professionnelle, en affirmant qu’il faudrait “publier nos noms et tuer nos carrières d’emblée.”
Une liste a même été diffusée “ciblant des étudiant.e.s dont le nom est à consonance arabe, afin de « justifier » le fait que Rima Hassan ait été choisie.” Une telle pratique viole RGPD, accusent-ils, et stigmatise une partie de la communauté universitaire. “C’est inacceptable, nous ne manquerons pas d’y donner les suites qui conviennent et attendons des autorités académiques qu’elles prennent les mesures nécessaires pour protéger leurs étudiant.e.s de ces attaques.”
Le choix de Rima Hassan s’explique aussi par la composition des étudiants en master de droit de l’ULB. Ci-joint une page des prénoms des étudiants en master de 2023/24. Une partie très significative est désormais d’origine arabo-musulmane, à l’image de la population bruxelloise. https://t.co/TpZhmXmV6u pic.twitter.com/zCVEr0yn0s
— Alain Destexhe (@Destexhe) August 25, 2025
“Nous souhaitons que la polémique provoquée par le nom de Rima Hassan serve surtout à dénoncer les conditions de vie inhumaines des palestinien.ne.s.“, concluent les autrices et auteurs du texte.
Rédaction





