Procès Encro : le policier qui avait divulgué des infos personnelles conteste la corruption passive
Le policier de la zone Bruxelles-Midi condamné en première instance du procès Encro pour avoir transmis à des tiers des informations contenues dans les bases de données de la police s’est défendu jeudi, devant la cour d’appel de Bruxelles, de toute corruption passive.
Dans ce dossier de stupéfiants aux multiples ramifications, le quinquagénaire n’a pas été rémunéré pour ses recherches, a-t-il soutenu. “J’ai commis des fautes. Il n’y a pas d’excuse“, a d’emblée déclaré le policier à la juge. Paraissant plus apaisé qu’en première instance, l’homme a affirmé avoir “toujours assumé jusqu’à présent”. “Il faut continuer à assumer.”
Oui, il a bien violé le secret professionnel dont il était le gardien en tant que fonctionnaire de police. Oui, il a enfreint la loi sur le traitement des données à caractère personnel. Pour ces faits (notamment), le tribunal correctionnel de Bruxelles l’a d’ailleurs condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Néanmoins, il n’est pas coupable de corruption passive, a-t-il avancé. S’il a transmis des données sensibles à des tiers, c’est d’initiative.
Une première dépression “niée” en 2009, une famille peu empathique, un sentiment d’abandon lui rappelant celui de son père, la maladie de sa fille, une séparation amoureuse vécue comme une trahison… La liste de l’origine de son “suicide social” (comme le Bruxellois qualifie ses actes) est longue. “Quand des gens se sont présentés pour me tendre la main, j’ai simplement voulu être reconnaissant”, a-t-il justifié. Quant à Anwar B., coprévenu dans cette affaire, “je le connaissais sous le nom de Kenzo comme un assureur avec pignon sur rue“, a retracé le policier. “J’ai acheté un véhicule automobile neuf et voulu l’assurer. Je suis tombé sur ce monsieur, qui m’a fait un prix. Il s’est avéré par la suite que je n’étais pas assuré.” Avant de s’en rendre compte, toutefois, le quinquagénaire avait “consulté les bases de données” pour lui, admettant qu’il devait alors de l’argent à “Kenzo”.
Belga





