Procès des attentats de Bruxelles : Ibrahim Farisi évacué de la salle d’audience après s’être énervé

L’audience de ce mardi concentrera sur les objets et pièces à convictions trouvés dans l’appartement de la rue du Dries à Forest. La suite de l’audience concernera le contenu de l’ordinateur portable retrouvé à la rue Max Roos, à Schaerbeek.

La cour d’assises de Bruxelles chargée du procès des attentats du 22 mars poursuivra mardi l’inventaire des objets et pièces à conviction découverts dans l’appartement de la rue du Dries à Forest, l’une des planques des terroristes. Elle se penchera ensuite sur le contenu de l’ordinateur retrouvé rue Max Roos à Schaerbeek, où était situé l’un des deux appartements “conspiratifs” des terroristes.

Le 15 mars 2016, la police avait entrepris de perquisitionner une habitation de la rue du Dries à Forest, dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Paris.

Dès leur arrivée, les forces de l’ordre avaient essuyé des tirs de la part des occupants de l’appartement, alors qu’elles pensaient le lieu inhabité. Au cours de la fusillade, plusieurs policiers avaient été blessés et un des occupants de l’appartement, Mohamed Belkaïd, avait été tué par les forces d’intervention.

Les deux autres, Salah Abdeslam et Sofien Ayari, étaient parvenus à s’échapper avant d’être arrêtés le 18 mars 2016, rue des Quatre Vents à Molenbeek-Saint-Jean.

Lundi après-midi, les enquêteurs de la police fédérale avaient commencé à expliquer devant la cour les premiers constats effectués rue du Dries. Mardi matin, la cour poursuivra l’analyse des différentes pièces composant l’appartement forestois. Ensuite, c’est l’ordinateur retrouvé par des éboueurs à proximité de la planque de la rue Max Roos à Schaerbeek qui sera passé au crible. “Une véritable caverne d’Ali Baba“, aux dires des enquêteurs.

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9h33 – Coup d’éclat : les avocats d’Ibrahim Farisi n’ont plus de mandat

L’audience de mardi matin au procès des attentats de Bruxelles de 2016 a commencé par un énième coup d’éclat d’Ibrahim Farisi. Son avocat Me Carrette a souhaité prendre la parole pour faire savoir qu’il n’exerçait plus le rôle de conseil pour son client. L’accusé a ensuite répliqué avec colère, avant d’être évacué manu militari de la salle d’audience.

La présidente de la cour d’assises a annoncé qu’après un entretien avec le bâtonnier, il a été décidé de désigner d’office Me Xavier Carrette (déjà conseil de l’accusé  avant cet incident). Ibrahim Farisi n’a pas réagi à l’annonce. Il a finalement quitté la salle d’audience.

J’ai souhaité prendre la parole pour vous signaler que maître Berger et moi-même sommes venus par déférence vis-à-vis de la cour puisque nous sommes sans instruction de monsieur Farisi; à l’heure actuelle nous ne somme plus les conseils d’Ibrahim Farisi“, a déclaré d’emblée Me Carrette.

L’accusé a ensuite pris la parole pour s’adresser à la cour. “Le monde c’est un globe, il est grand. Si j’avais voulu quitter le territoire, je l’aurais fait“, a-t-il dit l’air un peu hagard. Smail Farisi, l’autre accusé comparaissant libre et frère d’Ibrahim Farisi, a ensuite tenté d’interrompre son frère en s’emparant du micro avant d’être invité par la présidente à regagner sa place. “J’ai eu une altercation avec mon avocat, ça n’avance pas, Mme la présidente!“, a poursuivi Ibrahim Farisi. “J’ai une question: “Mr Abrini, vous me connaissez?“, a-t-il ensuite lancé en se tournant vers le box des accusés. “Où est Oussama Atar? Vous n’avez pas d’acte de décès“, a poursuivi l’accusé avec colère.

Malgré plusieurs exhortations de la présidente à garder son calme, Ibrahim Farisi a poursuivi ses diatribes, tout en étant conduit hors de la salle par des policiers. “Je veux que tous les accusés restent pour les parties civiles. Les jurés ne comprennent rien! Donnez-nous notre innocence. Ceux qui ont fait, ils sont morts. Vous les avez craints. Narrez-moi ce que vous avez sur moi depuis 7 ans. Acquittez-moi!“, a-t-il encore crié depuis le seuil de la salle d’audience.

L’audience a repris sur le coup de 10h00 après avoir été suspendue.

Belga – Photo : Belga Image/Didier Lebrun

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24 janvier 2023 - 07h47
Modifié le 25 janvier 2023 - 07h20