“Je vous demande d’abandonner la vengeance au profit de la justice”, plaide l’avocate de Salah Abdeslam

L’avocate de Salah Abdeslam, Me Delphine Paci, a soutenu, ce jeudi matin devant la cour d’assises de Bruxelles, que celle-ci a l’obligation d’appliquer l’article 62 du code pénal concernant son client. Pour elle, la non-application de cet article serait un motif évident pour se pourvoir en cassation.

La défense d’Abdeslam soutient encore et toujours que l’article 62 est d’application dans son cas. Celui-ci stipule qu’en cas de concours de crimes (plusieurs infractions commises avant que l’une d’entre elles ne soit jugée), la peine la plus lourde s’applique. “Ce n’est pas un choix, vous êtes juges et vous avez l’obligation de l’appliquer, sinon votre arrêt ne passera pas la barre de la Cour de Cassation“, a plaidé Me Paci. “Je vous demande l’application de la loi, je vous demande une répression à la hauteur d’un homme qui n’a qu’une seule vie et je vous demande d’abandonner la vengeance au profit de la justice“, a-t-elle conclu.

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Circonstances atténuantes

A titre subsidiaire, la plaideuse a demandé que soient retenues des circonstances atténuantes dans le chef d’Abdeslam, ce qui impliquerait automatiquement de descendre sa peine en deça du minimum légal prévu pour les crimes dont il a été reconnu coupable, soit en deça de 30 ans de prison. Me Paci a mentionné parmi ces circonstances le “parcours d’engagement idéologique” de Salah Abdeslam “qui est en lien avec son frère [Brahim Abdeslam, mort en kamikaze à Paris]”. Elle a également cité “ses conditions de détention hors normes“, ajoutant, émue: “je ne sais pas comment un État de droit peut appliquer ça“.

La pénaliste a encore confié son étonnement face au manque d’éléments matériels retenus contre Abdeslam, l’arrêt de culpabilité mentionnant surtout “le symbole qu’il représentait” pour les autres membres de la cellule terroriste.

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avec Belga

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