Procès de l’attentat du Musée juif: les éventuels liens avec Daesh au coeur des débats

La personne que l’on voit dans la vidéo de revendication de l’attaque y disait qu’elle préciserait à quel groupe elle appartient “le moment venu”.

Les experts en islamologie et en déradicalisation ne sont pas en mesure d’affirmer que l’homme que l’on voit dans la vidéo de revendication de l’attentat au Musée juif de Belgique aurait pu se proclamer membre de l’organisation terroriste Etat islamique (EI). C’est ce qu’il ressort de leurs auditions devant la cour d’assises de Bruxelles mercredi matin.

Le califat de l’Etat islamique, qui a alors pris officiellement ce nom après s’être appelé ‘Etat islamique en Irak et au Levant’, n’a en effet été proclamé qu’en juin 2014 à Mossoul. La tuerie de Bruxelles date, elle, du 24 mai de cette même année.

Quel groupe djihadiste ?

Alain Grignard, islamologue et agent de la police fédérale, n’est dès lors pas en mesure d’affirmer que la personne que l’on voit dans la vidéo de revendication de l’attaque, qui y disait qu’elle préciserait à quel groupe elle appartient “le moment venu”, pouvait déjà se revendiquer de l’EI en tant que tel.

Certains cadres de l’organisation annonçaient déjà une telle proclamation quelques semaines auparavant, a toutefois fait remarquer Thomas Pierret, chercheur spécialisé dans l’étude de l’islam et du Moyen-Orient.

Il est difficile de dire si le tueur savait ce qu’il se passait précisément en Syrie“, ont soutenu les experts.

Pour Alain Grignard, par ailleurs, les Européens qui sont partis en Syrie en 2013 pour combattre ne savaient pas, en quittant le continent, s’ils y allaient pour rejoindre les rangs de l’organisation terroriste Al-Qaïda ou ceux de l’Etat islamique.

Il fait toutefois remarquer que le front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, sera progressivement “siphonné” par l’EI après son refus de la fusion pour former l’État islamique en Irak et au Levant. “Toute la région était alors un véritable chaudron“, résume-t-il.

La plupart des Européens regroupés autour de Daesh

Les jeunes Européens arrivés en Syrie se retrouvaient souvent au sein des mêmes groupes à la frontière turque. Par exemple, les francophones, qu’ils soient Français, Belges, Marocains ou Algériens, se sont ainsi regroupés, illustre Alain Grignard. “C’étaient souvent des gamins sans expérience du combat à qui l’on confiait des tâches subalternes.

Beaucoup de motivations ont poussé ces combattants à partir. Certains voulaient se racheter une conduite, d’autres évacuer une frustration. Et puis il y en a qui avaient l’idée d’ensuite réexporter le conflit en Europe, expose l’islamologue.

Pour Thomas Pierret, presque tous les Européens sont en tous les cas passés dans les rangs de l’EI. “Ce n’était en général pas le résultat d’un choix mais bien d’une stratégie mise en place par Abou Bakr al-Baghdadi (le chef puis le calife autoproclamé de l’Etat islamique, ndlr) pour capter les Européens qui arrivaient.” L’organisation s’est connectée à ses réseaux européens pour capter ces gens, qui étaient ensuite accueillis en Syrie de façon organisée, selon l’analyse de cet expert.

Belga

 

BX1
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur nos mentions légales