Prise de bec entre Greenpeace et la Febiac autour du diesel
Greenpeace a récemment dénoncé dans la presse flamande les tricheries subsistant selon l’ONG autour des voitures diesel. L’organisation environnementale dénonce, en vrac, un manque de transparence des systèmes de test, des liens douteux entre constructeurs automobiles et laboratoires et un contrôle défaillant sur l’ensemble du système. Des critiques qui ne font pas rire la Febiac, qui parle “d’un manque total de connaissance technique”.
Un collaborateur de Greenpeace, Joeri Thijs, pointe dans le magazie Humo le fait que les constructeurs s’adonneraient à une sorte de “shopping” quand il s’agit d’obtenir des homologations. “Un constructeur allemand, par exemple, peut choisir de faire approuver une partie dans un pays A, une autre partie ou un système dans un pays B et l’ensemble du modèle dans un pays C. Cela conduit naturellement à une concurrence entre les différentes instances d’homologations et les laboratoires. (…) Cette concurrence n’est pas saine: des laboratoires qui devraient tester de manière indépendante et objective, sont plus rapidement enclins à mettre la barre plus bas pour attirer des constructeurs.”
Pour le porte-parole de la Febiac, le fédération belge de l’automobile, ces tests indépendants sont inévitables. “La solidité des ceintures ne peut pas être testée par la même entreprise qui contrôle le fonctionnement des phares. La technicité est tellement élevée qu’il n’existe aucune entreprise qui puisse maîtriser tous les aspects de toutes les pièces.”
Greenpeace souligne par ailleurs qu’une autre organisation environnementale, Transport & Environment, a découvert qu’un véhicule diesel Honda a été autorisé en Flandre sans satisfaire aux dernières normes d’émission. “Il émet beaucoup plus que ce qui est autorisé. Mais ce modèle a été approuvé sans problème chez nous.” La Febiac répond ne rien savoir de ce cas précis mais précise qu’il n’existe aucune instance en Belgique pouvant contrôler les moteurs de la norme Euro-6.
Greenpeace conseille enfin aux consommateurs de tourner le dos au diesel “car tout indique que ce genre de voiture ne trouvera plus preneur d’ici cinq ans sur le marché d’occasion”. Un jugement que la Febiac nuance: “Nous voulons aussi davantage de voitures électriques et hybrides mais le diesel ne disparaîtra pas dans les cinq à 10 ans. Greenpeace marque un point en disant que la valeur résiduelle est sous pression, mais ce n’est pas vrai que ce type de voitures sera invendable”.
Belga