Pour Ahmed Laaouej, une des causes de la crise politique est l’absence des libéraux bruxellois

Le président du PS bruxellois Ahmed Laaouej a attribué jeudi à “l’absence des libéraux” francophones “bruxellois” dans le processus de formation, une des causes de la crise observée depuis plusieurs mois.

Dans son discours du 1er mai devant les militants socialistes réunis à la Maison du peuple de Saint-Gilles, il a emboîté le pas des composantes de la société civile appelant à former un gouvernement progressiste dans la Région-capitale, “une voie très certainement à emprunter”, a-t-il glissé. Cet appel a été lancé mercredi par des représentants de la FGTB, du MOC, de la CSC, par des militants d’associations en vue, des universitaires, des artistes, des avocats, … “En votre nom, j’ai dit notre disponibilité pour cette nouvelle voie qui devra rencontrer les attentes de la société civile, mais aussi faire la démonstration, comme on le voit ailleurs en Europe, qu’une gauche rassemblée pourra relever tous les défis budgétaires, économiques, sociaux et environnementaux auxquels Bruxelles est confronté”, a-t-il dit.

En tout cas, le PS continuera à défendre une politique du logement ambitieuse à la hauteur des besoins, comme l’ont fait ses parlementaires en faisant adopter une ordonnance pour lutter contre les loyers abusifs et qui rappelle que le droit au logement est un droit fondamental, sans lequel il n’est pas possible de vivre, a-t-il fait savoir. Il poursuivra sa défense des services publics qui assurent au quotidien le bien être des concitoyens en matière de sécurité, de mobilité, d’éducation, de santé, et de loisirs. “Bien sûr, nous devons assurer une bonne gestion de nos finances publiques et mettre bon ordre dans nos comptes, mais pas au prix d’une saignée dans les services à la population qui toucherait là aussi de plein fouet les Bruxellois”, a ajouté le président de la Fédération bruxelloise du PS.

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Gouvernement minoritaire

Ahmed Laaouej a une nouvelle fois pris acte de la volonté du MR, dans sa recherche d’un gouvernement minoritaire, de “rejeter le PS dans l’opposition”. “C’est ce qu’ils cherchent depuis le début”, a-t-il ajouté : “un gouvernement sans majorité du côté francophone, et qui inclut la N-VA du côté néerlandophone, mais toujours rien à l’horizon…” “Le président national du MR est à la manœuvre et existe-t-il encore des libéraux bruxellois, aujourd’hui inexistants, des spectres qu’on voit de temps à autre apparaître, comme au théâtre, sans très bien comprendre ce qu’ils veulent et ce qu’ils sont encore capables de pouvoir dire… c’est pathétique ?”, a-t-il épinglé.

Plus largement, Ahmed Laaouej a emprunté le sillon tracé mercredi soir par le président du PS Paul Magnette pour souligner que son parti était mobilisé pour faire barrage à la politique du gouvernement fédéral de l’Arizona dominé par la droite. “On parle d’un vol organisé par l’Etat Arizona, un braquage politique et social qui touche non pas seulement au portefeuille des travailleurs, mais à leurs droits, des droits payés par eux, par leur travail et leur sueur. Cette atteinte à la dignité et aux droits des travailleurs est aussi scandaleuse que brutale”, a-t-il fustigé.

À ce propos, Ahmed Laaouej a évoqué, après plusieurs témoignages de travailleu(r)(se)s de divers secteurs fragilisés, la mesure-phare du gouvernement, à savoir l’exclusion du chômage après deux ans, mais aussi le “blocage des salaires, les attaques sur les pensions, sur les soins de santé, sur les primes de nuit, l’allongement du temps de travail, et le ciblage honteux des travailleurs malades”.

Pour lui, “la manipulation” de la droite pendant la campagne électorale a fonctionné. “Ils ont réussi à opposer les uns aux autres, et on allait voir ce qu’on allait voir avec une promesse de 500 euros en plus pour les travailleurs financés par des coupes sur les malades, demandeurs d’emplois, ou pensionnés. Les coupes, on les a vues, ils les ont décidées mais où sont les 500 euros net promis aux travailleurs?”, a-t-il enfin demandé.

Nos articles sur la formation bruxelloise

Avec Belga – Photo : Belga

■ Reportage d’Alice Dulczewski, Thibault Rommens et Djop Medou Mvondo

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01 mai 2025 - 15h39
Modifié le 02 mai 2025 - 16h21

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