Pollution aux PFAS : l’eau du robinet est-elle moins touchée à Bruxelles qu’en Wallonie ?
Le point avec un toxicologue.
L’eau du robinet est-elle moins polluée aux PFAS à Bruxelles qu’en Wallonie ? C’est en tout cas ce qu’affirme le ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) après consultation de l’intercommunale bruxelloise de distribution et d’assainissement de l’eau, Vivaqua. Les niveaux de PFAS se situent en-dessous des normes européennes dans la capitale. Néanmoins, un dépassement avait été détecté en janvier dernier dans la commune flamande de Hal, qui se trouve sous le contrôle de Vivaqua.
Selon le toxicologue Alfred Bernard, l’eau distribuée à Bruxelles provenant de captages wallons, “il n’y a pas de raisons que ces PFAS disparaissent lors du transport de l’eau“. Les PFAS sont en effet ce qu’on appelle des “polluants éternels”, c’est-à-dire qu’ils sont formés par la liaison chimique la plus forte qu’on puisse synthétiser, et qu’on ne peut donc pas la casser. Hormis ceux-ci, d’autres substances liées au chlore pouvant apparaitre lors de ce transport sont également à surveiller, ajoute le spécialiste.
Si les recherches sur le sujet sont assez récentes, il en ressort que les risques de l’ingestion de ces produits chimiques peuvent aller d’une diminution de l’immunité à une perte de poids en passant par une perturbation du fonctionnement du foie et de la thyroïde chez les groupes à risques. Ces derniers comprennent les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Pas de quoi paniquer non plus selon le toxicologue : les risques liés à la contamination aux PFAS sont moins élevés que la consommation d’une alimentation déséquilibrée composée de produits transformés. Par ailleurs, des moyens techniques existent pour traiter l’eau. Les carafes équipées de filtre à charbon par exemple sont efficaces, à condition de remplacer régulièrement ce filtre.
Le ministre Alain Maron doit s’exprimer sur le sujet ce mercredi devant le Parlement bruxellois.
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■ Une interview du toxicologue Alfred Bernard (UCLouvain) au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles
■ Explications d’Anaïs Corbin dans le 12h30