Plus de la moitié des politiques belges ne sécurisent pas leur site internet
Plus de 56% des sites personnels de politiques belges ne sont pas sécurisés, indique une enquête réalisée au niveau mondial par le site anglais Comparitech.
Les personnalités politiques ne sont pas des spécialistes de la sécurité informatique, confirme une enquête réalisée par l’entreprise anglaise Comparitech auprès de plus de 7.500 politiques issus de 37 pays différents. 60,75% des sites de ces politiques n’utilisent pas de certificats de sécurité valides, et proposent ainsi des connexions non-sécurisées à leurs internautes. Et en Belgique, précisément, l’analyse est quasiment similaire : sur 150 sites analysés, 56,67% d’entre eux ne proposent pas de certificat de sécurité, pourtant nécessaire pour une connexion en toute sécurité.
Mais que sont ces certificats de sécurité valides ? Ce sont des protocoles qui vous permettent de naviguer sur des sites en HTTPS (comme BX1, Facebook ou YouTube par exemple). Le HTTP est le protocole de communication de base permettant d’établir une connexion entre un client et un serveur sur Internet. Et le HTTPS est la version sécurisée de ce protocole, avec l’ajout d’un certificat de sécurité permettant de crypter toutes les données entre le client et le serveur. Ces certificats permettent également de confirmer l’identité du site web, et de protéger les données échangées.
Protection entre le client et le serveur
Ces certificats de sécurité valides sont essentiels sur les sites actuellement actifs sur Internet, alors que des milliers d’informations, notamment personnelles, circulent. Sans protocole HTTPS, il est beaucoup plus simple pour un pirate de récupérer des informations transmises entre le client et le serveur, qu’il s’agisse d’identifiants, de données personnelles ou de coordonnées bancaires. C’est pour éviter cela que les banques en ligne ou les sites d’e-commerce ont été parmi les premiers à engager ce protocole HTTPS. Celui-ci est désormais actif sur la majeure partie des sites que vous consultez tous les jours.
Mais selon Comparitech, le protocole HTTPS n’est pas encore d’application sur la majeure partie des sites des politiques belges. 200 personnalités ont ainsi été sélectionnées par le site anglais : 150 d’entre elles avaient un site personnel, que l’entreprise a pu analyser. Comparitech signale ainsi que 85 politiques ne proposent pas de certificat de sécurité sur leur site web, soit 56,67% des personnes analysées.
La firme britannique explique notamment que le sp.a et le parti Vuye & Wouters (composé de deux députés fédéraux anciennement à la N-VA) ont 100% de sites sécurisés. Mais ils ne disposent chacun que de deux sites web. La N-VA ne compte que 3 sites non-sécurisés sur 37 (8,11%) alors que les autres partis traditionnels connaissent des taux bien plus élevés : 18 sites non-sécurisés sur 24 pour le MR, 6 sur 7 pour le cdG, 7 sur 13 pour Ecolo et 13 sur 18 pour le PS.
Concernant les personnalités bruxelloises, Comparitech montre notamment qu’Alain Destexhe (Listes Destexhe, ex-MR), Françoise Schepmans, Damien Thiéry (MR), Benoit Hellings, Gilles Vanden Burre (Ecolo-Groen), Brigitte Grouwels (CD&V), Georges Dallemagne (cdH), Ahmed Laaouej et Laurette Onkelinx (PS) n’ont pas de site internet sécurisé au contraire de Nawal Ben Hamou, Karine Lalieux (PS), Karl Vanlouwe (N-VA), Jacques Brotchi, Philippe Pivin, Gautier Calomne (MR), Véronique Caprasse et Olivier Maingain (DéFI).
Bref, les politiques belges vont avoir du boulot d’ici les prochaines élections régionales, fédérales et européennes pour mettre à jour leur site et s’assurer que celui-ci respecte bien les standards de sécurité actuels.
Grégory Ienco – Photo : illustration Belga