Plus de 50 000 ménages bruxellois attendent un logement social
Forte densité, loyers en hausse continue, croissance du sans-chez-soirisme, la crise du logement en Région bruxelloise est profonde. Le dernier panorama socio-économique de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (IBSA) publié mercredi permet d’en avoir une image plus précise.
La Région bruxelloise compte environ 602.000 logements pour 575.000 ménages. Le nombre de ces derniers continue à augmenter, maintenant de la sorte le marché du logement sous tension. La Région se caractérise par une forte proportion de locataires (62% des logements, contre 30% en Flandre et 36% en Wallonie) De toutes les Régions du royaume, c’est à Bruxelles que se loger coûte le plus cher. En 2023, les loyers moyens des nouvelles locations (soit les baux signés en 2023, tous types de logements confondus) ont augmenté de 4,1% par rapport à l’année précédente. Ailleurs dans le pays, on constate une infime baisse au sud (-0,1%) et une légère hausse au nord (2%).
En début d’année, une enquête de l’OCDE pointait aussi un manque de logements sociaux à Bruxelles. L’offre est restée relativement stable depuis 2005 alors que la demande a plus que doublé sur la même période. Conséquence: la liste d’attente pour obtenir un logement social s’allonge toujours plus, de 9% en 2023, pour atteindre 53.801 ménages. Selon l’OCDE, la moitié de la population bruxelloise se trouve dans les conditions de revenus éligibles pour prétendre à un logement de ce type.
► Lire aussi | Près d’un étudiant salarié précaire sur deux manque les cours plusieurs fois par semaine
D’après la dernière enquête (2023) sur les revenus et les conditions de vie (SILC, Statbel), 31% de la population bruxelloise vit dans un logement surpeuplé, pour 3% dans les autres Régions du pays. Plus de 10% est en situation de “privation grave de logement” (moins de 1% ailleurs dans le royaume), c’est-à-dire que le logement combine une situation de surpeuplement et au moins un autre problème qui va de l’humidité à l’absence de sanitaire. Et le nombre de personnes n’ayant pas de chez-soi augmente. Lors du dénombrement des personnes sans-chez-soi (sans-abri mais également dans des foyers d’hébergement, en squat…) en 2022, 7.134 personnes ont été recensées. Un nombre qui a quadruplé depuis le premier dénombrement en 2008
Belga
■ Interview de José Garcia, secrétaire général du Syndicat des locataires