Plus de 300 arbres déracinés, toits envolés… : Bruxelles touché par trois tempêtes en une semaine

Après Dudley, Eunice, voici Franklin. Trois tempêtes ont balayé la Belgique en moins d’une semaine. Avec des rafales jusqu’à 100 km/h qui ont déjà provoqué de nombreux dégâts sur Bruxelles.

Les pompiers de Bruxelles sont sur le point depuis près d’une semaine pour faire face aux diverses tempêtes qui frappent la capitale depuis mardi dernier. Après Dudley et Eunice, c’est désormais Franklin qui souffle sur l’ensemble de la Belgique, avec des rafales de vent pouvant atteindre 80 à 100 km/h et accompagnés d’averses.

Selon un premier bilan des pompiers, ceux-ci sont intervenus à 424 reprises entre ce vendredi à 14h00 et ce lundi à 6h00 du matin. 200 interventions pour des appels enregistrés ces samedi et dimanche étaient toujours en attente ce matin, et 100 nouvelles interventions se sont ajoutées depuis ce lundi minuit. Le travail des services de secours n’est donc pas terminé, loin de là…

Dans les parcs régionaux, Bruxelles Environnement signale que 80 arbres sont signalés comme tombés dans les 102 parcs gérés par l’agence régionale. “Cela reste un chiffre très provisoire, car nos équipes n’ont pas encore pu se rendre partout, vu les risques de chutes”, explique Grégory Reinbold de Bruxelles Environnement. En Forêt de Soignes, on compte déjà 250 arbres au sol, mais là encore, le bilan est provisoire. “Ce n’est pas une catastrophe comme on pouvait le craindre”, précise-t-il. Les équipes de Bruxelles Environnement feront un état des lieux complet ces prochains jours pour réaliser un bilan définitif des dégâts de ces tempêtes d’ici à la fin de cette semaine.

Quelques bâtiments ont également subi des dégâts, comme la salle omnisports de Jette, des immeubles d’habitations à Schaerbeek, Anderlecht ou encore Bruxelles. Et le toit d’un terminal de Brussels Airport a été détérioré, empêchant l’accès à certaines portes d’embarquement. Des retards sont donc à prévoir sur de nombreux vols.

Mini-Europe lourdement touché

En outre, le parc d’attractions Mini Europe a subi de lourds dommages, selon sa direction qui estime les dégâts à un montant entre 40 000 et 50 000 euros. “Vendredi, la tour de l’hôtel de ville de Bruxelles de la Grand-Place a été balayé et hier, l’hôtel de ville de Louvain s’est effondré en raison des tempêtes”, a indiqué le directeur du parc, Thierry Meeùs. Les grands modèles, tels que Big Ben et la Tour Eiffel, n’ont cependant pas été endommagés. Par précaution, Mini-Europe a évacué un maximum de pièces détachées et de figurines.

C’est la première fois dans l’histoire de Mini-Europe que des dégâts de cette ampleur ont été constatés. Il est “très peu probable” que les modèles endommagés puissent être entièrement réparés avant l’ouverture du parc pour la nouvelle saison, selon la direction.

Aucun accident grave n’a toutefois été signalé suite à ces tempêtes. Les fermetures des parcs, bois, cimetières et les annonces des alertes au vent ont visiblement permis d’éviter des conséquences plus fâcheuses.

Quelles prévisions pour les prochaines heures ?

Le code jaune d’alerte aux vents reste actif jusqu’à 21h00, signale l’Institut Royale de Météorologie (IRM). Les rafales de vent peuvent toujours atteindre 80 à 100 km/h avec des possibles averses. Des coups de tonnerre et de grésil restent possibles. Les rafales de vent resteront fortes ce mardi et pourront atteindre 70 km/h dans la capitale, précise l’IRM.

Les parcs régionaux et forêt de Soignes seront fermés jusqu’à ce mardi matin, mais la réouverture se fera de manière graduelle. Bruxelles Environnement demande aux citoyens de la patience et de la prudence.

Un enchaînement de tempêtes

Comment expliquer cet enchaînement de trois tempêtes en seulement une semaine ? Ces tempêtes se forment en raison d’un vortex polaire très large et plus froid que ces dernières années qui vient du nord et qui se confronte avec des afflux d’air plus chauds venant du Sahara. Les tempêtes se forment habituellement du côté des côtes irlandaises et du nord de la Grande-Bretagne avant de se déplacer vers la Belgique.

Le phénomène est fréquent en février, mais cet enchaînement reste plus rare en Belgique. D’habitude, ces tempêtes touchent plutôt l’Écosse, l’Islande ou les côtes scandinaves. Ces dernières années, elles se déplacent plus vers le sud. Une explication serait une protection moins importante de la part de l’anticyclone des Açores, qui forme jusqu’ici une barrière naturelle de ces flux chauds. La faute au réchauffement climatique, selon les premiers éléments du GIEC, le groupe d’experts sur l’évolution du climat.

Grégory Ienco – Photos : Belga/Hatim Kaghat et Pompiers de Bruxelles

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21 février 2022 - 16h00
Modifié le 21 février 2022 - 16h50