Plan taxi : Uber se dit “satisfait de voir progresser un projet de réforme”

La plateforme Uber réagit jeudi soir positivement à l’annonce du nouveau Plan taxi en Région bruxelloise élaboré par le ministre régional de la Mobilité, Pascal Smet (sp.a). Joost Verdiesen, directeur général d’Uber Belgium, se dit “satisfait de voir progresser un projet de réforme”.

Le gouvernement bruxellois a donné jeudi un premier feu vert au plan de réforme du secteur des taxis et, plus largement du transport rémunéré des personnes dans la capitale, en ce compris les plates-formes de type Uber qui seront soumises aux mêmes règles.

“Comme nous l’avons toujours dit, le plus important pour nous est de faire en sorte que tous les conducteurs professionnels puissent continuer à offrir leurs services et contribuer à l’amélioration de la mobilité à Bruxelles. Nous attendons avec intérêt de prendre connaissance des dispositions concrètes du projet et d’en discuter avec les autorités”, ajoute M. Verdiesen.

Découvrez tous les détails sur le nouveau plan Taxi dans notre reportage.

Le GTL et la FGTB craignent pour l’avenir des chauffeurs de taxi salariés

Le Groupement national des entreprises de voitures de Taxis et de Location avec chauffeur (GTL) se dit déçu par le projet de réforme du secteur du transport rémunéré des personnes adopté par le gouvernement bruxellois. Pour lui, l’attribution de licences, non plus aux véhicules, mais aux chauffeurs de taxis et autres limousines constitue toujours la voie directe vers le statut d’indépendant. La FGTB Transport nourrit également des craintes à ce sujet, mais voit par ailleurs des points positifs dans le projet.

“Le ministre Smet veut inventer ce qui ne marche pas chez Deliveroo”, a commenté Pierre Steenberghen, secrétaire général de la fédération d’exploitants de sociétés de taxis GTL. Selon lui, le nouveau plan Taxi permet aux exploitants d’engager des chauffeurs comme employés pour autant qu’ils disposent d’une licence.

Le ministre estime que la meilleure formule pour les chauffeurs est celle de la société coopérative. Mais, toujours d’après le secrétaire général de GTL, c’est totalement impossible à l’image de ce qui s’est passé chez Deliveroo. “Là aussi ils ont dit qu’ils ne voulaient pas d’employés mis au travail via la coopérative Smart et qu’ils ne voulaient travailler qu’avec des indépendants”, a-t-il souligné. La fédération GTL a le sentiment de ne pas avoir été écoutée. Elle met la faisabilité du plan en doute et craint de grandes actions dans le secteur.

De son côté, la FGTB Transport a estimé que la réforme pouvait provoquer un affaiblissement du pouvoir du chauffeur de taxis, contraire à l’effet recherché. “Le pouvoir des chauffeurs est plus important, et c’est leur force. S’ils ne sont pas contents d’un employeur, un jour, ils peuvent simplement partir. Je crains que cela ne nous mène rapidement vers de grands garages qui louent des voitures à la journée à des chauffeurs qui ne peuvent pas s’en payer. Beaucoup de chauffeurs travaillent déjà comme cela actuellement et sont à peine en mesure de payer le sel qu’ils mettent sur leurs pommes de terre”, a affirmé Sandra Langenus, déléguée permanente de la FGTB Transport.

La FGTB voit par contre des signaux positifs dans le projet d’ordonnance notamment en ce qui concerne la réglementation pour les plates-formes et le renforcement des contrôles.

Avec Belga – Photo : illustration Belga